Écologie
Alors que la COP26 s’est achevée le 13 novembre à Glasgow, l'heure est à l'état des lieux de la pollution environnementale et des efforts engagés par les médias pour réduire leur empreinte carbone.

La COP26 a suscité nombre de commentaires entre espoirs et regrets autour de la sortie envisagée de l’ère du charbon. Il en va de même avec les médias où la sensibilité éditoriale progresse sur ce sujet mais où l’engagement est encore loin d’être suffisant.

Dans les journaux papier, l’essentiel des émissions de gaz à effet de serre provient de la fabrication. Alors qu’Amazon vient d’annoncer qu’il renonçait aux emballages en plastique pour recourir au papier et au carton, les éditeurs vont être de plus en plus confrontés à une pénurie de papier recyclé convoité par l'e-commerce dans un contexte de hausse des prix.

Vient ensuite la question de l’électricité. Au Guardian, Jon Henley, correspondant en Europe, rappelle que l’empreinte carbone du quotidien et média en ligne est liée pour 73 % aux fournisseurs et distributeurs. « Le plus grand pas qu’on pourrait faire serait de garantir que la fourniture de notre électricité est à 100% renouvelable », observe-t-il.

«Climate journalism»

Peut-on désolidariser le média en ligne du support numérique, et notamment du mobile ? Green IT estime que les trois quarts des impacts environnementaux du digital proviennent des équipements. Et une étude récente d’Eutelsat confirme qu’entre le satellite, la TNT, le câble, l’ADSL ou la fibre optique, c’est la 4G et la 5G qui ont l’empreinte carbone la plus lourde. Entre une diffusion par fibre, satellite ou TNT et un visionnage TV via la 4G, le rapport est de 1 à 100 en termes d’impact carbone. Plus la qualité de la vidéo est élevée, plus le réseau d’antennes mobiles est renforcé et plus le poids en CO2 est important.

Les éditeurs de médias ne sont pas inactifs. Aucun ne va jusqu’à imiter le Guardian qui a renoncé très tôt à la publicité des énergies fossiles, lancé de grandes enquêtes de « climate journalism » sous tous les angles, qui indique le niveau de CO2 dans ses bulletins météo, et va jusqu’à diminuer la part de ses recettes de cuisine à base de viande. Mais comme l’a rappelé Gilles van Kote en octobre, aux Assises du journalisme, un média comme Le Monde, qui limite ses transports aériens nationaux, a aujourd’hui 15 à 20 journalistes pour ses pages Planète qui s’intéressent aussi bien à la démographie, au droit du travail ou aux ateliers asiatiques où l’on transfert de la production de CO2.

Les régies tentent aussi d’imposer leurs solutions alors que le CSA attend d’elles des chartes et des contrats « climat », prévus par loi Pompili. Le groupe Figaro a choisi Ekodev pour mesurer son empreinte carbone. Prisma Media a lancé sa calculette avec EcoAct (Atos) pour mesurer l'empreinte des publicités sur ses médias. M6 Publicité a également la sienne pour évaluer l’impact d’un spot quand TF1 mise sur un fond pour financer des campagnes de sensibilisation. France TVPublicité prépare sa calculette également avec EcoAct. Canal+ Brand Solutions calcule depuis juin son impact carbone en TV, cinéma et digital pour réduire son empreinte via l’éco-production, la compensation et des efforts sur le stockage de données vidéos. À Radio France, enfin, huit projets d’acteurs engagés dans la transition écologique bénéficient d’espaces publicitaires gratuits.

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