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Le géant américain de la vidéo en ligne Netflix a annoncé ce jeudi son "Film Club", une série de films qu'il a produit et compte les projeter en décembre. Trois seront en avant-première, dans deux institutions de la cinéphilie : la Cinémathèque française et l'Institut Lumière à Lyon.

Depuis plusieurs jours, les organisations représentatives de la profession s'inquiétaient des projets en la matière de Netflix, craignant une entorse à la chronologie des médias et une concurrence frontale pour les sorties classiques en salles, dans un contexte économique difficile. Cette situation continue de mobiliser les acteurs du 7ème art qui dénoncent leur mécontentement avec l'annonce de la plateforme de ce «Film Club», une série de films que la plateforme a produit. Elle compte projeter en décembre à la Cinémathèque française et l'Institut Lumière à Lyon. La Fédération Nationale des Cinémas Français (FNCF) appelle Netflix à «renoncer en toute responsabilité à son projet», qui ferait selon elle, de l’ombre aux autres sorties en salles. D'autres, comme l'Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion (ACID), qui partage son désaccord dans un communiqué publié le 26 octobre dernier: "Quoiqu'on pense des productions de Netflix, elles n'ont rien à voir avec du cinéma. Si se payer la griffe d'un·e cinéaste peut « faire cinéma », ça ne fait pas du cinéma. Ça n'a rien à voir. Au bout du compte, le « contenu » sera présenté sur un étalage qui offre indifféremment ad nauseam téléréalités, séries, reportages, dans une logique implacable de saturation, voire d'étouffement du consommateur."

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«Le Netflix film club»(7 au 14 décembre) est bien plus modeste que le «festival» de films que redoutaient ces professionnels de la part du groupe américain, qui avait pu prendre langue avec certaines salles indépendantes en amont. Trois films Netflix seront projetés en avant-première lors de ce «cycle »:«La Main de Dieu», chronique de l'enfance du cinéaste italien Paolo Sorrentino, et «The Lost Daughter», première réalisation de l'actrice britannique Maggie Gyllenhaal, projetés en première mondiale lors de la prestigieuse Mostra de Venise, ainsi que «Don't Look Up: Déni Cosmique», une comédie avec Leonardo Di Caprio et Jennifer Lawrence. Les six autres sont des films déjà diffusés cette année sur la plateforme. Le choix de séances dans des institutions non-commerciales dispense Netflix de demander une dérogation à la stricte chronologie des médias. Et le géant américain peut continuer de montrer sa bonne entente avec deux institutions de la cinéphilie, avec lesquelles il travaillait déjà. 

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