Pourquoi avez-vous lancé Le Feu, nouveau média social sur le thème de la cuisine ?
Nous sommes déjà présents sur la cuisine avec le site 750g, qui s’inscrit dans une logique de demande, avec plus de 80 000 recettes, auxquelles les internautes accèdent pour l’essentiel via les moteurs de recherche. Avec Le Feu, nous voulons prendre le contre-pied de cette approche et proposer un nouveau type de média culinaire, avec une approche sociale et une dynamique de rendez-vous. Ce nouveau média est incarné par quatre chefs [Juan Arbelaez, Julien Duboué, Noémie Honiat et Denny Imbroisi], qui portent le renouveau de la cuisine et qui ont une assise médiatique naissante ou confirmée.
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Comment espérez-vous vous démarquer de médias culinaires déjà très puissants sur les réseaux sociaux, comme Chefclub ?
Nos concurrents ne s’inscrivent pas dans une logique de rendez-vous comme nous. Nous, nous avons réfléchi à des formats créatifs originaux, qui renouvellent les codes de la cuisine dans les médias. Le Feu se construit autour de trois dimensions : toucher les moins de 40 ans, qui ne sont pas la cible première des sites de cuisine, incarner le mieux manger et s’amuser, avec une vraie proposition de divertissement.
Quels sont vos formats d’émission ?
Nous avons d’abord Deliver Twist, dans lequel l’un de nos chefs affronte un livreur : il doit terminer son plat avant que celui-ci n’arrive dans le studio. Dans Food Fighter, deux chefs s’affrontent autour de tendance food, par exemple un veggy bowl. Nous avons aussi des formats plus familiaux, comme Abracadabra, dans lequel un enfant demande à Noémie Honiat de réaliser le gâteau de ses rêves. Autre format, Commis Novice, dans lequel Denny Imbroisi cuisine dos à dos avec un invité, qui n’est guidé dans sa recette que par la voix du chef cuisinier.
Vous semblez vous inscrire davantage dans une logique de divertissement que de média permettant aux gens d’apprendre à cuisiner, non ?
Effectivement, Le Feu est un projet qui a été construit en complémentarité de ce qu’on a déjà, à savoir le site 750g, qui propose beaucoup de pas à pas, de recettes pédagogiques… Le Feu a été pensé comme un média de divertissement, même si l’on pourra retrouver les recettes de ce qui a été cuisiné. L’idée est d’embarquer un public qui n’avait pas forcément cet intérêt pour la cuisine avant. C’est d’ailleurs une marque qui demain pourra vivre sur d’autres supports, comme la télévision.
Avez-vous des contacts à ce sujet avec des chaînes ? Vous produisez déjà des émissions TV à travers votre entité Webedia Originals, que ce soit pour TMC avec le Prime de McFly & Carlito ou pour C8 avec la série Influenceurs : au cœur de la French House.
Oui, nous avons noué des discussions lors du dernier Mipcom [le marché international des contenus audiovisuels, qui s’est tenu mi-octobre à Cannes, ndlr] pour des projets d’adaptation en télévision. Mais ça reste des formats d’abord imaginés pour le social.
Vous êtes présents sur Instagram, YouTube, Facebook, Snapchat et TikTok. Faut-il attendre Le Feu sur Twitch ?
Twitch est une plateforme de live. Avec Le Feu, on est sur des formats premium dans leur montage, avec des recettes qui impliquent un certain temps de cuisson. Ça se prête moins au live que d’autres programmes que nous pouvons avoir. On peut en revanche imaginer des formats événementiels du Feu sur Twitch.
Vous êtes-vous fixé un objectif d’audience ?
L’objectif numéro un est d’inscrire ce média dans la durée. Les likes et les commentaires seront une mine d’or pour faire évoluer ces formats. Pour l’instant, nous publions un format par semaine, le mercredi en fin d’après-midi, avec en plus des formats courts de teasing et de debrief. Nous verrons si nous voulons accélérer ce rythme. Nous allons aussi avoir de nouveaux formats dans les semaines et les mois qui viennent.
Ce nouveau média doit aussi être économiquement viable, avec des partenariats annuels à trouver et des activités de diversification. On parlait de la télévision, on peut aussi imaginer de l’édition. Nous avons lancé Le Feu en partenariat avec la plateforme de livraison Gorillas, qui s’inscrit dans une logique de parrainage. On peut aussi imaginer de la création de contenus pour les marques ou du placement de produit. L’incarnation de nos formats apporte une caution, d’où la nécessité d’une approche de co-construction avec les marques.