Vous rêvez d'écouter votre station préférée de Paris à Marseille en voiture sans d’horribles grésillements et sans devoir réajuster en permanence votre autoradio pour trouver la bonne fréquence ? Le CSA et les groupes radios vous ont entendu. Depuis le 12 octobre, le déploiement du DAB+ (pour digital audio broadcasting) sur cet axe permettra de couvrir en quelques semaines 50 % de la population métropolitaine. Cette technologie offre trois atouts majeurs. D’abord, une qualité sonore numérique hors pair. Ensuite, une consommation moins énergivore puisque sur un même émetteur, treize radios et non plus une seule peuvent coexister. Enfin, elle permet d’avoir accès à des données associées qui apparaissent sur l'écran, comme la pochette d'un disque ou la couverture d’un livre. Depuis début 2020, tous les véhicules neufs vendus en Europe sont équipés de cette technologie, comme les postes de radio, ce qui va amplifier son développement. Avec l'ouverture de l’axe Paris-Dijon-Lyon-Marseille, ce sont 6,5 millions d’habitants supplémentaires qui auront accès à 52 radios en numérique dont 25 stations nationales, soit 6 publiques et 19 privées : BFM Business, Chérie FM, Europe 1, FIP, France Culture, Franceinfo, France Inter, France Musique, Fun Radio, Latina, Mouv’, M Radio, Nostalgie, NRJ, Radio Classique, Rire et Chansons, RFM, RMC, RTL, RTL 2, Skyrock et Virgin Radio.
Naissance d'une radio
Trois antennes font leur apparition exclusivement en DAB+ : Skyrock Klassiks, BFM Radio (diffusion audio de la chaîne BFMTV) et Air Zen. La première est déjà disponible sur l’application mobile Skyrock. Il s’agit du premier programme national rassemblant les classiques des musiques urbaines. La seconde est la version radio de BFMTV. La seule création est Air Zen, de Mediameeting, opérateur fondé en janvier 2004 qui produit des radios et des podcasts pour des entreprises et des collectivités. Il s’agit de la première antenne nationale qui voit le jour depuis vingt ans. Son crédo ? Une radio 100 % positive qui veut offrir une bulle chaleureuse et souriante à ses auditeurs. L’antenne se limitera à une minute de publicité par quart d’heure. Il y aura 30 % de musique « souple et confortable, qui donne de l’émotion » dixit le programmateur Jean-François Latour et 70 % de parole avec des chroniques de 2, 4 ou 8 minutes, sur un modèle proche de Franceinfo à ses débuts.
Les quatre verticales développées sont le mieux être, le mieux agir, le mieux consommer et le mieux travailler. Les reportages et interviews qui représentent 80 % du temps de parole sont réalisés par une équipe de 20 pigistes dont 11 journalistes intégrés à Paris et en région. Une plateforme offrira 15 000 podcasts soit 320 par semaine, un flux 24h sur 24 et des contenus premiums originaux proposés aux abonnés (4,90 euros par mois). Les associés ont investi 2,1 millions d’euros, sept autres seront nécessaires d'ici à 2026. Les dirigeants comptent lever des fonds via un club de douze partenaires fondateurs, chacun dans un secteur d’activité différent (pharmacie, alimentation…). L'objectif est de viser 1 % d'audience nationale d'ici à deux ans. En route.