« Le métier de l’audiovisuel s'est transformé à 360 degrés. Il n’y a plus de la “télévision” ou de la “radio” mais de plus en plus un média global TV-radio-digital. Notre groupe en est un exemple, d’autres suivent cette voie. C’est une évolution flagrante qui recoupe aussi parfois la concentration des médias. Une seconde transformation est en cours, sur le plan éditorial. La question est la suivante : peut-on continuer à informer en s’adressant à tout le monde ? Dans la lignée de ce qui s’est mis en place sur les réseaux sociaux, où l’on se parle par courants de pensée, par affinités, sont nés des médias audiovisuels et digitaux d’opinion, comme Mediapart ou CNews. Avant, c’était surtout le cas en presse écrite. Une partie de la population a envie d’être confortée dans sa pensée. La question est de savoir comment continuer à informer sereinement et à parler à tous. Je suis convaincu qu’il existe une voie. J’ai passé plus de vingt ans à RTL, média généraliste grand public. Avec Marc-Olivier Fogiel, à BFMTV, nous souhaitons continuer à parler à tous.
Les changements concernant le travail des journalistes sont nombreux. Ils sont technologiques, d’abord. Chez nous, les tournages se font au smartphone et la présentation est autonome (sans technicien en régie) sont organisés. Dans un monde qui se radicalise, le journaliste a de plus en plus un rôle de vérificateur, il doit encore plus travailler qu’avant dans la recherche de la vérité et montrer une posture honnête. Enfin, sur le plan des contraintes économiques, il s’agit de rester rentable, bénéficiaire, pour investir dans la matière journalistique, embaucher et faire un travail de terrain. »