Présenté le 17 mai dernier, le projet de fusion entre TF1 et M6 vise à créer un géant français de la télévision. Le rapprochement entre les deux entités (prévu à échéance fin 2022) a été approuvé à l'unanimité le 24 juin par les instances représentatives du personnel de Bouygues, TF1 et M6, selon un communiqué commun du 8 juillet transmis à l'AFP.
Marché de la publicité
Mais la fusion reste encore théorique, car elle doit désormais obtenir l'assentiment du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) et de l'Autorité française de la concurrence, qui doit notamment se prononcer au regard de la part de marché très importante qu'obtiendrait le nouveau groupe dans le secteur de la publicité TV.
L'Autorité de la concurrence est «en train de préparer le test de marché qui sera réalisé à la rentrée», a indiqué jeudi 8 juillet sa présidente Isabelle de Silva, avec pour but de faire la lumière sur les conséquences de la fusion sur les marchés de la publicité, des droits d'acquisition et de production des programmes audiovisuels et sportifs, et de distribution des contenus.
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Le mariage de la première et de la troisième chaîne du paysage audiovisuel français ferait émerger un acteur géant de la télévision, dépassant France TV avec plus de 30% de part d'audience, et représentant les trois quarts du marché publicitaire sur ce média.
TF1 et M6 justifient leur projet par la nécessité de faire face à la concurrence internationale, en particulier celle des grands acteurs mondiaux d'internet.
M6, qui possède notamment cinq fréquences TNT et des stations de radio dont RTL, était à vendre depuis plusieurs mois par son actionnaire principal le groupe allemand Bertelsmann, via sa filiale RTL Group. Il avait reçu fin mars plusieurs offres, dont celles de Vivendi (Canal+), Xavier Niel, ou encore de l'entrepreneur tchèque Daniel Kretinsky, selon des informations de presse. C'est finalement Bouygues, maison mère de TF1, qui l'a emporté avec une offre à 641 millions d'euros.
Si la fusion de TF1 et M6 est autorisée, le géant de la construction Bouygues prendra le contrôle du futur groupe avec 30% des parts tandis que RTL Group gardera 16% du capital et agira de concert avec Bouygues. Le patron emblématique de M6, Nicolas de Tavernost, sera alors désigné PDG de la nouvelle entité et l'actuel PDG de TF1 Gilles Pélisson deviendra directeur général adjoint de Bouygues chargé des médias.
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