Audience
Le service public bat des records tandis que les stations musicales souffrent, selon la dernière étude Médiamétrie. France Inter consolide sa place de radio leader en explosant sa part d'audience.

Sac et ressac. D'après Médiamétrie, la vague de novembre-décembre dernier s'est soldée par la perte d'1,9 million d'auditeurs en un an, de 500 000 par rapport à septembre-octobre. Une chute qui s'explique par le reconfinement puis le couvre-feu. Des changements d'habitude et une actualité qui portent Radio France et pénalisent les stations musicales. Dana Hastier, directrice des antennes et de la stratégie éditoriale du groupe public, peut sourire, alors que France Inter consolide sa place de première station de France, forte d'une part d'audience qui a explosé, à 14,7% (+2,4% sur un an) et une audience cumulée au plus haut, à 12,7% (−0,1 point sur un an). Avec une AC à 9,5% (+1,1 point) qui la place en troisième station, France Info gagne aussi 1 point en PDA, à 4,7%. «Nos audiences sont dithyrambiques avec près de 16 millions d'auditeurs quotidiens dont 330 000 gagnés en un an, souligne-t-elle. Nous nous félicitons du rajeunissement de notre audience, une tendance déjà amorcée sur France Inter avec 1,3 million d'auditeurs de moins de 35 ans.» Franceinfo a gagné en un an 30% d'auditeurs de moins de 30 ans. «Cette chaîne s'est modernisée en choisissant d'être moins répétitive. La matinale de Marc Fauvelle avec Salia Brakia est un grand succès: elle rassemble 2,5 millions d'auditeurs, soit 320000 de plus» poursuit Dana Hastier.

Mais c'est France Inter qui consolide sa place de radio la plus écoutée du pays avec 6,9 millions d'auditeurs. La directrice Laurence Bloch s'en félicite: «C'est une part de marché inédite. Ces résultats montrent que non seulement on gagne des auditeurs mais qu'en plus ils restent et écoutent longtemps notre station. Nous progressons de 5h à 21h en part d'audience.» Un succès qui repose selon elle sur deux choix stratégiques. «Cette radio est en écho avec l'époque. Nous nous sommes appropriés, dès leur émergence, les questions contemporaines d'environnement, de parité, de genre et de violence faites aux femmes. Et nous n'avons jamais suivi une logique de flux des antennes généralistes mais une logique de gai savoir avec des programmes denses, consistants et exigeants.» France Culture est, de son côté, à 3,2% en AC (+0,2) et à 2,7% en PDA (+0,6).

Des musicales à la peine

Crise sanitaire oblige, ce sont les stations généralistes, avec leurs tranches d'information, qui tirent leur épingle du jeu. RTL s'impose comme la première radio privée de France (−0,9 point à 11,2% en AC et 12,6% en PDA soit +0,5 pt). «C'est une année record pour RTL et stable par rapport à l'an passé. Notre groupe (RTL, RTL2, Fun Radio) affiche même une part d'audience record des radios privées avec 28,5%», confie Régis Ravanas, directeur général des activités audio du groupe M6. Mais les musicales souffrent. NRJ (−1,3 point à 8,2% en AC et −0,6% en PDA à 5,6%) se fait chiper sa place par France Info, symptôme d'un public en mal d'infos certifiées et éditorialisées, comme le souligne Jean-Philippe Baille, le nouveau directeur de la station. Plus généralement, l'audience des antennes musicales chute de 36,2% à 32,4% en AC et de 29,8% à 27,9% en PDA. La musique n'adoucit plus les mœurs...

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.