Le billet

Interrogée sur Franceinfo à propos du limogeage d’un humoriste et d’un journaliste de Canal+ le premier pour avoir moqué une émission du groupe, le deuxième pour avoir soutenu le premier, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot a estimé que « Canal+ gère ses affaires comme il l'entend et je me garderais d'intervenir dans la gestion d'un groupe comme Canal+ ». Au groupe privé, les règles du privé. Ce à quoi elle ajoute en clin d’œil : « Je dis évidemment avec respect, dans la gestion qui est la leur, qu'il vaut mieux ne pas renvoyer les personnels qui font ça ». 

De l'autre côté, tous les politiques, de Bruno Le Maire à Angela Merkel, ne se cachent pas de commenter l’affaire du « limogeage » de Trump par Twitter. Eh oui, limogeage : Trump n’était-il pas l’employé de Twitter ? Avec les CGU pour contrat de travail, l’usage de l’application pour salaire, et ses sorties en capitales pour labeur quotidien. Voilà un autre point de vue. Jusqu’à quel point les règles du privé doivent-elles être régies par les règles publiques ? Ou l'inverse ? Les différences de réaction ne portent pas tant sur la nature des propos que sur les concepts en jeu, notamment la sacro-sainte liberté d’expression. Peut-être devient-il urgent de redéfinir collectivement ces espaces, leur portée, et leurs modalités de modération.

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