Les éditeurs de presse français et européens ont publié jeudi 24 septembre une lettre ouverte au patron d'Apple, Tim Cook, dans laquelle ils dénoncent la commission «excessive, inéquitable et discriminatoire» prélevée par le géant américain sur sa plateforme d'applications mobiles, l'App Store.
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Apple applique une commission de 30% sur les achats et abonnements des consommateurs via l'App Store (un niveau qui peut tomber dans certaines conditions à 15%), la plateforme d'applications pour iPhone et iPad. Cette commission est depuis cet été l'objet d'un violent bras de fer entre Apple et Epic Games, l'éditeur du jeu vidéo Fortnite, qui a débordé aux États-Unis sur le terrain judiciaire. D'autres éditeurs d'applications ont rejoint la bataille.
Dans leur lettre ouverte, les principales organisations professionnelles de la presse européenne, dont la European Newspaper Publishers' Association, et les représentants français - le Syndicat des éditeurs de la presse magazine, l'Alliance de la presse d'information générale, la Fédération nationale de la presse d'information spécialisée, ainsi que le GESTE et le SPIIL pour la presse en ligne - se joignent au concert de critiques contre la marque à la pomme.
«Non-sens»
«Non content de détenir désormais une position incontournable, Apple s'entête à maintenir la commission originelle de 30% perçue sur le chiffre d'affaires généré par les contenus en ligne mais également à interdire l'utilisation de moyens de paiement alternatifs hors l'application (...) et refuse enfin de donner accès à des données essentielles des consommateurs», se plaignent-ils.
Dans le cas de la presse, les éditeurs n'ont aucun moyen de contacter les lecteurs qui se sont abonnés à leurs titres via l'App Store, soulignent-ils, y compris pour leur proposer des contenus ou promotions. «Un non-sens tant pour l'éditeur de contenu, que pour le consommateur privé de lien avec son éditeur», et même Apple qui perd potentiellement au passage des recettes additionnelles, protestent les signataires.
Une commission polémique
En outre, «en menaçant la viabilité des éditeurs», qui évoluent sur un marché économiquement fragile, «la commission à 30% réduit la capacité des consommateurs à avoir accès à une information de qualité», disent-ils.
Enfin, cette commission «a des effets anticoncurrentiels significatifs en raison de son caractère excessivement élevé, inéquitable et des conditions discriminatoires dans lesquelles elle est appliquée», plaident-ils.
De son côté, Apple a expliqué à de nombreuses reprises que cette commission sert à assurer le bon fonctionnement de l'App Store et la sécurité des transactions des utilisateurs.
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