Le départ du Tour de France et son enjeu pour les médias.
Ce report du Tour de France à septembre s’ajoute à cette année inouïe où tout est chamboulée. Mais je suis un optimiste de nature, je crois en la force de la vie ! On l’a vu dans d’autres moments beaucoup plus tragiques, comme lors des grands changements à l’Est : les gens pouvaient manifester à un endroit et, trois rues plus loin, la vie continuait.
L’entrée en vigueur du port du masque en entreprise et la question de leur usage sur les plateaux télé.
L’exemplarité est devenue très importante. On le voit sur les réseaux sociaux : si vous postez une photo d’un invité à côté de qui vous êtes, sans masque, ça suscite beaucoup de réactions. Mais il y a aussi un principe de réalité : en studio, les gens sont à plus de trois mètres les uns des autres et c’est bien climatisé. Avec un masque, il y a aussi un risque que les téléspectateurs ne reconnaissent pas l’invité.
Le plan de soutien de 2 milliards d’euros consacrés au secteur de la culture.
Je crois beaucoup aux effets d’entraînement, au cercle vertueux d’une forme d’optimisme. La bonne humeur en économie se mesure et la consommation culturelle fait partie de l’économie dure, c’est très important. En Suisse [où Darius Rochebin a présenté le JT de la Radio télévision suisse pendant vingt-deux ans], nous avons eu seulement un semi-confinement, qui a permis de garder cette pulsation économique.
Le rapport de Facebook aux médias à l’occasion du prochain lancement en France de Facebook News.
C’est le grand paradoxe de la consommation média : on sous-estime souvent la complexité du public. Les gens aiment cette discussion baroque, désordonnée qu’ils retrouvent sur les réseaux sociaux tout en se tournant vers des médias de référence pour vérifier l’information. Les grandes marques d’information traditionnelles retrouvent leur importance.
Le bras de fer États-Unis / Chine autour de TikTok.
Il ne faut pas être dupe : l’instrument technique n’est jamais neutre. Le fait de consommer de la technologie chinoise a un impact. Mais plutôt que d’interdire, je crois qu’il faut mieux se battre dans la concurrence commerciale. C’est inquiétant que l’Europe soit en retard dans le domaine de l’intelligence artificielle. Dans le cas de TikTok, l’idéal serait d’avoir des TikTok français ou allemands qui soient de taille à rivaliser. Nous n’avons pas réussi à créer un Facebook européen. C’est pourtant ça la vraie bataille. C’est aussi important que les grands enjeux militaires dans le rapport de force entre les puissances.
Les Français continuent de surconsommer la télévision, avec une durée d’écoute en hausse de 12 minutes en août, selon Médiamétrie.
Pendant la période du confinement, j’ai été frappé par la consommation de la télé en famille. En Suisse, beaucoup de gens ont regardé ensemble le journal télévisé ; ils ont retrouvé cette communion, le fait d’observer la gravité des choses ensemble. Dans les années 1940, les événements étaient déjà vécus en commun à travers la radio. Il y a quelque chose de ça aujourd’hui avec la télévision.
Le rapport qu’entretiennent en France les journalistes et les politiques.
C’est un mauvais procès fait aux journalistes français de dire qu’ils copinent avec les politiques. La France est un pays très centralisé, ce qui fait que les gens se connaissent trop bien. Après de nombreuses interviews, il y a un danger à ce que le journaliste soit blasé. Or c’est toujours utile de reconsidérer la personne avec un œil neuf. À la 101e interview d’une personne, il y a toujours quelque chose de nouveau à faire apparaître.
