Municipales 2020
Comment gérer les prises de parole des candidats et de leurs soutiens sur les plateformes à l'heure des élections municipales ? Sophie Guillin, directrice de l'information régionale à France TV, décrit l'évolution de la prise en compte de ce discours.

On se souvient du tweet de Valérie Trierweiler en faveur d'Olivier Falorni, candidat PS dissident à La Rochelle face à Ségolène Royal, aux Législatives de 2012. Déjà omniprésents dans cette campagne électorale, les réseaux sociaux sont devenus, depuis lors, un média politique incontournable.

Dès 2016, Donald Trump a fait de Twitter son outil d'influence et de communication majeur. De quoi obliger les rédactions outre-Atlantique mais aussi de France à se positionner face à ces plateformes dont la particularité est d'évincer les journalistes pour s'adresser directement aux citoyens ou à leurs soutiens. «Nous intégrons évidemment les réseaux sociaux comme une source d'information, analyse Sophie Guillin, directrice de l'information régionale à France Télévisions, en charge du 12/13 et du 19/20 et des 200 Grands Débats du second tour des Municipales organisés avec la presse quotidienne régionale et France Bleu. Après avoir été initialement très libérée sur ces plateformes, la parole s'est institutionalisée. Si vous suivez le compte certifié d'Édouard Philippe, candidat au Havre, ses tweets sont formels. Mais pas tous ceux de son entourage.» Cela implique un travail classique pour les rédactions de vérification de l'information. Selon Sophie Guillin : «Dans le cadre d'éléctions locales, il est souvent plus facile d'identifier qui se cache derrière les comptes, car nos journalistes connaissent le terrain, les candidats et leurs soutiens». Quant à la question de citer des propos excessifs ou farfelus, la directrice de l'information souligne que le travail de contextualisation effectué par les rédactions renseigne forcément les citoyens sur le profil du candidat.

Demeure une question cruciale, celle de la prise en compte de cette communication par le CSA, dans le cadre notamment du temps de parole actuellement fondé sur l'équité. «Le bruit sur les réseaux sociaux doit-il être pris en compte comme un critère de la réalité d'une campagne au même titre que les sondages, les meetings, les marchés ou le porte-à-porte ? Et est-il effectif, lié à des citoyens réellement touchés par l'activité digitale des candidats ou robotique, émanant de fermes à clics ? »

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