La PDG du groupe Amaury, Marie-Odile Amaury, annonce ce mardi 2 juin qu’elle renonce à la direction générale au profit de ses deux enfants, Aurore et Jean-Etienne. La première, qui a rejoint le groupe en 2006, conserve parallèlement ses fonctions de présidente du groupe L’Equipe et de la régie publicitaire Amaury Média. Jean-Etienne Amaury, qui a également rejoint le groupe en 2006, demeure en parallèle président d’ASO (Amaury Sport Organisation), la société qui organise le Tour de France, le Dakar, le Schneider Electric Marathon de Paris et 77 autres événements.
Titulaire d’un DEA en Droit des Affaires, Aurore Amaury a débuté sa carrière en 1999, en tant qu’avocate au Barreau de Paris.
Diplômé de l'École Centrale en France et titulaire d'un MBA de l'Université de Stanford en Californie, Jean-Etienne Amaury a débuté sa carrière en 1999, à l’agence d’informations financières Bloomberg LP à Londres, où il était en charge du développement des activités nouveaux média en Europe.
Ces deux nominations traduisent la volonté de passer la main à la troisième génération de la famille, à travers une direction bicéphale. Elles interviennent dans un contexte particulièrement tendu du fait du Covid-19. Le Tour de France a été reporté à une période allant du 29 août au 20 septembre et les syndicats du groupe L’Equipe s’alarment d’une possible restructuration, en raison de l’effondrement publicitaire et de la baisse des ventes du journal.
Une centaine de postes menacés à l'Equipe
Leurs représentaux ont tiré la sonnette d'alarme ce week-end, déplorant que la direction veuille « imposer une baisse significative des salaires, du 13e mois et des jours de RTT en échange d'un maintien de l'emploi jusqu'au 31 décembre 2024 ». L'Equipe ouvre mardi des négociations autour d'un accord de performance collective, un projet censé préserver l'emploi en renégociant le temps de travail et la rémunération des salariés qui inquiète les syndicats du groupe.
« Pour forcer vos représentants à accepter ces mesures brutales, elle exige de boucler un accord dans l'urgence d'ici fin juin, et menace dans un chantage scandaleux : c'est ça ou la suppression d'une centaine de postes à la rentrée », a dénoncé dans un communiqué l'intersyndicale SNJ, SNJ-CGT, UFICT-CGT, SGLCE-CGT.
Depuis la mise en place du confinement, le journal a eu recours au chômage partiel et dû faire face à l'arrêt des rencontres sportives. Il a réduit sa pagination et son prix (1 euro pour L’Équipe en kiosque et une offre à 0,99 euro par mois sur le numérique). Sa diffusion a plongé (-14,64%, à 199.407 exemplaires en mars, selon l'ACPM/OJD). En 2019, la diffusion France payée du quotidien était de 233.794 exemplaires (-6,44% sur un an).
