Audiovisuel
Si les femmes sont davantage visibles dans les carrefours d’information, le CSA note que les émissions de télé-réalité continuent de véhiculer nombre de stéréotypes sexistes.

À quelques jours de la fin de son mandat au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), Sylvie Pierre-Brossolette avait le sourire. Ces dernières années, la représentation des femmes à la télévision a fait de sérieux progrès, même si l'on est encore loin de la parité. En 2018, elles ont représenté 39 % des personnes présentes à l’antenne, 3 points de plus qu’en 2016. Tous les types de programmes sont concernés par cette progression : le divertissement (43 %, +2 points), la fiction (40 %, +5), l’information (38 %, +1), les magazines et documentaires (36 %, +4) et le sport (24 %, +7). « Nous notons une prise de conscience, sous l'action de la loi, du travail du CSA, du mouvement Me Too… Mais il reste encore des points noirs, notamment la télé-réalité, dans laquelle l’image des femmes reste un problème », a détaillé Sylvie Pierre-Brossolette le 21 janvier.

La palme pour Les Marseillais en Australie

L’ancienne conseillère a bien œuvré ces derniers mois à la rédaction d’une charte dans laquelle les chaînes se seraient engagées à respecter certains principes quant à l’image des femmes véhiculée dans ce type d’émissions, en vain. « C’est compliqué d’interdire ce type de séquences car elles font partie du succès de ces programmes », a rappelé Sylvie Pierre-Brossolette. Reste qu’en 2018, deux épisodes des Marseillais en Australie, diffusés sur W9 en avril et mai 2018, figurent parmi les dix programmes qui ont suscité le plus de signalements au CSA avec, pour chacun, plusieurs centaines de saisines.

Toutes familles de programmes confondues, le CSA est intervenu depuis 2013 sur 23 dossiers sur ce sujet du sexisme et des droits des femmes, dont deux ont débouché sur des sanctions pécuniaires (Touche pas à mon poste de Cyril Hanouna sur C8 en juin 2017, C’Cauet sur NRJ en novembre 2017), des condamnations confirmées en 2018 par le Conseil d’État. Une réalité qui n'a pas dissuadé Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat à l'égalité femmes-hommes, de devenir « co-animatrice » de Balance ton Post, le 25 janvier. Autre point noir, la représentation des femmes dans les vidéos les plus vues sur YouTube, notamment dans les clips musicaux. Selon une étude publiée par le CSA en décembre 2018, les femmes sont destinataires de 100 % des propos à connotations sexuelles tenus dans ces vidéos. Le chemin est encore long.

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