L'information n'était pas mise en avant dans le bilan comptable du troisième trimestre 2018 d'Amazon. Elle en dit pourtant long sur le mouvement de fond à l'œuvre dans son business model. Sur les 2,5 milliards de dollars générés par la catégorie «Other» [Autre], en hausse annuelle de 123%, il fallait se référer à la 5e note de bas de page tout en bas du décompte, pour comprendre qu'il s'agissait essentiellement de revenus publicitaires.
Autrement dit, la vente d'espace par le géant du e-commerce, principalement dans ses résultats de recherche, façon Google, est devenue son activité en plus forte croissance. C'est mieux que les 47% de hausse d'Amazon Web Services (AWS), l'activité de cloud réputée être la vache à lait du groupe.
Si la tendance se confirme dans les mois à venir, la pub pourrait même rattraper AWS, qui est passé de 4,5 à 6,6 milliards de dollars de recettes en un an –et, avec 2 milliards de bénéfice net, est surtout le gros centre de profit du groupe, loin devant l'activité d'e-commerce.
Mercato des budgets digitaux
Sur l'ensemble du chiffre d'affaires trimestriel (56,6 milliards de dollars, en hausse annuelle de 29%), la publicité occupe une part minoritaire. Comparé à ce qu'a généré Alphabet (Google) sur la période, (28,9 milliards de dollars, en hausse annuelle de 20,3%), c'est également assez peu. Néanmoins, avec ce rythme de progression, Amazon est déjà devenu le troisième acteur de la publicité aux États-Unis derrière Google et Facebook.
Au terme de l'année fiscale, Amazon devrait franchir la barre symbolique des 10 milliards de dollars de recettes publicitaires, avec une marge juteuse à la clé. Selon des agences médias interrogées par CNBC début octobre, certains annonceurs transfèrent de 50% à 60% de leurs budgets Google Search vers Amazon, et même jusqu'à 70% pour des clients d'Havas Media en Amérique du Nord. Un chiffre, pour comprendre cet engouement: 90% des recherches de produits qui débutent sur Amazon se termineraient en achat.
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