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Convié à Dmexco par Ratecard, Stratégies a pu s'entretenir avec Stan Chudnovsky, le nouveau patron de Facebook Messenger, et qui a succédé en mars dernier à David Marcus.

Depuis deux ans, les applis de messagerie ne font que croître. Comment expliquez-vous ce changement de comportement chez les utilisateurs ?  

Messenger est un outil qui ne fait que croître depuis ses débuts. En 2018, nous sommes à 2,01 milliards de personnes qui visitent le service tous les jours. Et nous prévoyons d’atteindre les 2,18 milliards d’utilisateurs en 2019, et 2,34 milliards d’ici 2020. Mais, non seulement de plus en plus de personnes utilisent des messageries, mais ils les utilisent aussi de plus en plus souvent. La fréquence des messages augmente considérablement. Selon moi, cela vient du fait que la communication est un besoin naturel des hommes, et les messageries répondent à ce besoin. Seulement, par rapport à la voix, la messagerie donne plus de liberté. Elle nous permet de réfléchir entre les messages. D’interrompre le discours pour penser, ou de ne répondre que lorsqu’on en a envie. La discussion devient un fil rouge au long de la journée. Elle peut s’arrêter avant un voyage, et reprendre ensuite. C’est pourquoi le public est devenu addict aux conversations. 

 

Depuis 18 mois que vous avez lancé la publicité dans l’application, quel bilan tirez-vous ? 

Du fait de ce « fil rouge », du choix que peut faire l’utilisateur du contexte dans lequel il communique, et de l’historique de la conversation, Messenger est particulièrement adapté pour les marques. Mais nous n’en sommes qu’au début, et je pense que l’on ne réalise pas encore le chemin qu’il reste à parcourir. Depuis un an, les interactions entre les consommateurs et les marques [bots ou humain, ndlr] sur Messenger ont été multiplié par 4, en passant de 2 à 8 milliards. En seulement un an ! Nous offrons déjà la possibilité de diffuser des publicités dans le registre de conversation, et nous travaillons évidemment sur d’autres formats. Mais de manière plus générale, il faut comprendre que la conversation deviendra un élément central pour le business.

 

Il y a un an que vous avez lancé le paiement entre ami au sein de l’application où cela en est-il ?

Il est encore trop tôt pour vous donner des chiffres précis. Cela fonctionne et commence doucement. Nous y croyons beaucoup, mais je viens du secteur du paiement, et il faut savoir que tout ce qui concerne ce domaine prend beaucoup plus de temps qu’ailleurs. Les comportements changent beaucoup plus lentement.

 

Un sondage réalisé aux Etats-Unis par Pew Research Center affirme que 44% des 18-29 ans aux États-Unis ont supprimé l'application Facebook de leur mobile mais gardé Messenger, c’est une bonne nouvelle pour vous ?

Je n’ai personnellement pas entendu parler de ce sondage, donc je ne pourrais pas commenter cette information. Mais il faut toujours prendre les sondages déclaratifs avec beaucoup de recul. En outre, il ne faut pas voir les choses de manières trop séparées. Facebook est un réseau global, avec plusieurs outils différents [Messenger, Instagram, WhatsApp, Watch,NDLR] mais dont le but général est de proposer la meilleure expérience aux utilisateurs.

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