télévision

Le patron de M6 n'était pas d'humeur à plaisanter. Au cours d'un colloque NPA Conseil, le 26 juin, il a pointé les nuages sombres qui s'accumulent au dessus du paysage audiovisuel. Le sinistre n'est plus seulement le fait de l'Espagne, qui voit son marché chuter de 15% et ses producteurs proposer leurs services aux chaînes hexagonales, faute de commandes sur leur marché: il touche désormais la France, comme l'Allemagne. «Le marché s'est violemment retourné en mai [–10,5%  pour les chaînes historiques, selon Kantar]. Juin n'est pas bon et juillet s'annonce mauvais ainsi que la rentrée», a déclaré Nicolas de Tavernost en augurant que la publicité TV sera en recul en 2012, en deçà de 3,5 milliards d'euros. Pour lui, il faut donc libérer les contraintes qui pèsent sur les chaînes privées: il s'agit de leur permettre de se développer dans le téléachat, de produire ce qu'elles diffusent sans être tenues par des quotas de production indépendante ou encore de bénéficier de la publicité du cinéma et de la promotion des distributeurs, deux secteurs interdits par un décret de 1992.

TF1 réactive

Le gouvernement l'entendra-t-il ainsi? Rien n'est moins sûr. Les mesures prises par TF1, en ce cas, peuvent paraître plus réactives. Le groupe, qui a entamé une cure d'austérité qui pourrait aller jusqu'à des départs volontaires – 300 postes seraient menacés selon L'Express – rogne ses dépenses en interne comme en externe et veut geler son coût de grille autour de 930 millions d'euros. «TF1 est dans la crise comme les autres», a lâché Nonce Paolini, son PDG. A l'ouverture des plannings pour septembre, en net recul, certains concurrents l'accusent déjà de ne pas tenir ses prix…

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