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La régie publicitaire de cinéma entend bien rebondir après la perte du contrat UGC au profit de Canal+ Régie. Elle s'apprête à disputer à Médiavision les réseaux de Gaumont et Pathé.

En perdant le contrat du réseau de salles UGC au profit de Canal+ Régie, en avril dernier, Screenvision s'est vu amputer de pas moins de la moitié de son chiffre d'affaires 2011, qui se monte à 29 millions d'euros. La régie publicitaire, détenue à 100% depuis cet été par son patron Thierry Pasquet, après la reprise des parts d'ITV et de Technicolor, ne commercialisera plus, au 1er janvier 2013, que le réseau CGR (20 millions d'entrées par an) et des exploitants indépendants, après l'arrivée à échéance du contrat UGC.

Clap de fin? Non, et pour rebondir, le PDG met en avant ses 15 millions d'euros de fonds propres, sa maîtrise du numérique et une éventuelle redistribution des cartes: "En dépit du choix d'UGC, nous avons la ferme intention de jouer un rôle sur le marché, souligne Thierry Pasquet, notre savoir-faire technologique et notre leadership en innovation nous mettent en position favorable pour conquérir de nouveaux réseaux." A la rentrée, Gaumont-Pathé pourrait en effet remettre en jeu son contrat de régie qui le lie à Médiavision (Publicis).

En attendant, Screenvision entend faire valoir son dynamisme marketing. Après les entrées et les coûts pour mille garantis, introduits il y a cinq ans, la régie propose désormais des offres ciblées sur les hommes, les femmes, les CSP+ et les jeunes. Objectifs: permettre aux annonceurs de viser des populations par genre de films (comédie, action, horreur...) et donc d'ajouter le ciblage et l'affinité à la puissance du média cinéma.

Entre 2009 et 2011, Screenvision se flatte d'avoir fait encore mieux en chiffre d'affaires (+45%) que le marché (+37,5, selon l'Irep). Après une année record à 215 millions d'entrées en 2011 (du jamais vu depuis 1966), le septième art a démarré 2012 sur les chapeaux de roue (+9%), notamment grâce à une part de marché importante des films français (47%).

En face, Canal+ Régie, qui aurait récupéré le contrat sur cinq ans en surenchérissant via un minimum garanti de recettes, peut compter sur la grande cohérence de cible qu'elle offre sur les CSP+. En clair, elle pourra orienter des annonceurs des chaînes du groupe vers le cinéma.

Le fait que la chaîne cryptée soit aussi un grand argentier du septième art n'est d'ailleurs pas neutre. Au-delà des spots de publicité, une régie de cinéma programme dans ses avant-soirées les bandes-annonces des distributeurs de films. Il y a fort à parier que les salles UGC, commercialisées par Canal+ Régie, ne seront pas oubliées par les longs métrages produits et distribués par Studio Canal...

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