Selon Kantar Media, le «bruit médiatique» après la tuerie de Toulouse a été supérieur à celui de l'affaire DSK, avec 30 expositions par jour de chaque Français à l'événement. Guillaume Dubois, directeur général BFM TV, rapelle que la comparution du patron du FMI était une gestion «d'après-coup» alors que Toulouse se singularise par des «opérations en cours», avec la traque du criminel et l'attente de l'assaut. Pour une chaîne qui a fait de la «priorité au direct» son slogan, les résultats d'audience sont au rendez-vous: le 21 mars, lors de l'assaut du Raid, BFM TV a réalisé un pic à 2,8 milions de téléspectateurs, soit 40% de part d'audience. Du jamais-vu, car c'est deux fois plus qu'au moment de l'arrestation de DSK (1 à 1,5 million). Le 20, l'attente s'est traduite par 2 millions de téléspectateurs en moyenne et 9% de part d'audience. De quoi inciter à tenir l'antenne, même sans beaucoup d'images ni informations. Et au risque de s'en remettre à une «mise en scène» du ministre de l'Intérieur, présent sur place.
BFM TV a éclipsé, en tous cas chez les journalistes, I-Télé comme chaîne de référence sur le live. Sur Twitter, la première n'a pas été épargnée par les critiques pour ses commentaires destinés à meubler l'antenne. Et pour son annonce erronée de l'arrestation de Mohamed Merah. «C'est le revers de la médaille, on a pris une dimension nouvelle en termes de média d'info, explique Guillaume Dubois. Sous la pression du direct, il y a eu un dysfonctionnement pendant une demi-heure. Comme I-Télé ou France 3, nous avons fait une erreur à partir d'une source jugée fiable. Cela ne retire rien à notre responsabilité, et il faut revoir notre procédure de mise à l'antenne, mais ce ne sont pas les chaînes d'info qui ont inventé les boulettes.» Le CSA indiquait, le 26 mars, «instruire» de tels manquements.