finances

Ce n'est finalement que 12,8% du capital du groupe Lagardère que contrôle l'Etat du Qatar, et non 26% comme une lecture hâtive des données de l'agence Bloomberg pouvait le laisser penser. Il n'empêche, avec plus de 10% des droits de vote quand Arnaud Lagardère en détient 14%, la Qatar Holding LLC s'impose comme un acteur de poids dans le groupe de médias. Jusqu'où ira-t-il? Même s'il respecte la commandite du fils du fondateur, l'Etat qatari n'a sans doute pas dit son dernier mot. Il peut encore monter au capital, intégrer le conseil de surveillance du groupe et, surtout, venir en appui d'Arnaud Lagardère, dont la famille est réputée proche du fonds souverain du Qatar. Dans un groupe plutôt sous-évalué, il apporte des liquidités dont profite d'ailleurs l'héritier lui-même, puisqu'il vient de céder 0,2% du capital de son groupe, soit 5,6 millions d'euros, pour payer ses droits de succession. Face à un Guy Wyser-Pratte, qui avait tenté de déstabiliser la commandite il y a deux ans, le Qatar peut être un allié qui compte. Avec quelle contrepartie? On sait l'émirat intéressé par EADS (que Lagardère cocontrôle avec 7,5% du capital) et par Lagardère unlimited, la branche de droits sportifs du groupe, qui vient de se déprécier de 550 millions d'euros. La part de 20% dans Canal+ France représente aussi un élément stratégique pour l'Etat actionnaire d'Al-Jazira, qui s'apprête à lancer deux chaînes sportives en France. Lagardère Publicité a d'ailleurs répondu à l'appel d'offres pour la régie publicitaire de ces chaînes, aux côtés de TF1, France Télévisions et d'Amaury. Un lien commercial, tel un lien d'amitié?

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