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Le Quotidien du médecin ne paraît plus que quatre fois par semaine.

Le scandale du Mediator commence à affecter sérieusement la presse médicale. Le Quotidien du médecin, qui a terminé dans le rouge en 2011, a interrompu sa parution le vendredi pour ne sortir que quatre fois par semaine. En janvier et février, selon Alain Trébucq, président du Syndicat de la presse et de l'édition des professions de santé (SPES), les revenus publicitaires dans les trois familles de la presse médicale (généralistes, spécialistes et pharmaciens) ont chuté de 20%. Mis en cause pour leur compromission avec les laboratoires Servier, les journaux vivant des annonces de l'industrie pharmaceutique se sont vu imposer la loi sur le renforcement de la sécurité sanitaire, le 29 décembre 2011, qui fait obligation aux annonceurs d'obtenir un visa de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM, ex-Afssaps) avant toute publication promotionnelle. Problème: le décret d'application de la loi se fait attendre et les budgets publicitaires se sont rarefiés en début d'année.

Eviter un contingentement de la publicité

«Les journaux dépendant au moins à 60% de la publicité sont pénalisés alors que la presse vivant de l'abonnement en sort plutôt renforcée», souligne Alain Trébucq. En dix ans, avec l'avènement des médicaments génériques qui ont détrôné les blockbusters, ce sont pas moins de 80% de ses revenus que la presse médicale a perdus. Pour éviter un contingentement de la publicité par l'ANSM, le SPES et le lobby pharmaceutique (LEEM) sont montés au créneau. «Nous avons obtenu de Xavier Bertrand [ministre de la Santé] qu'il fasse en sorte que l'absence de réponse dans un délai de deux mois vaille acceptation tacite», confie Alain Trébucq. Un mois serait prévu pour le dépôt de la publicité et un autre mois pour l'instruction avant la délivrance du visa.

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