L'élection ne fait pas fuir

Quelque 162 heures de télévision sur les chaînes généralistes du 1^er janvier au 9 mars 2012, contre 138 heures du 1^er décembre 2006 au 9 mars 2007: la parole des candidats à l'élection présidentielle a connu une forte inflation horaire, selon le CSA. Surprise, ce n'est pas une mauvaise affaire pour les annonceurs. «L'élection présidentielle a un effet booster sur les audiences, explique Bertrand Beaudichon, vice-président de l'agence média Omnicom Media Group. Les émissions politiques sont très suivies et, sur TF1, l'écran publicitaire situé en clôture, même diffusé tard, est très performant. Les autres médias, les sites éditoriaux sur le Web, marchent très bien.»

Sur le plan publicitaire, le mois d'avril semble bien parti, alors que la publicité était plutôt en recul en 2007 à la même période (-3,8%, par rapport à 2006, pour les investissements TV, -2,3% pour le nombre d'insertions en presse quotidienne nationale, selon Yacast). «C'était un léger fléchissement, mais la comparaison se fait sur 2006 qui est considérée comme une bonne année», observe François Liénart, directeur du département Pige publicitaire de Yacast, qui a analysé les autres périodes électorales: «2009 [européennes en juin] a été dans le rouge, mais nous étions aussi en pleine crise, 2010 [régionales en mars] a connu un rebond, et l'année 2011 [cantonales en mars] a été chahutée par un marché fébrile», commente t-il.

En 2012, l'attrait médiatique de l'élection s'inscrit même dans un contexte plutôt porteur. «L'ambiance en début d'année était à la coupure de budgets pour différentes raisons, notamment la crise de la dette, mais aujourd'hui, les enveloppes se débloquent», affirme Bertrand Beaudichon. Du coup, on se bouscule dans les écrans, même politiques, quel que soit le candidat: «Aucun annonceur ne nous a demandé un désengagement à cause de l'interviewé», confie-t-il.

Les investissements TV en 2007

Source Yacast. Investissements publicitaires bruts à la télé en 2007.