Difficile de dire ce que sera le périmètre des alliances ou si elles ne vont pas finir par se rejoindre. Mais une chose est sûre: les grands médias français privés d'information sont en train de s'organiser pour mieux valoriser leur coût au contact sur Internet afin de résister au rouleau compresseur des grands agrégateurs d'audience.
Depuis quelques semaines, deux projets sont en effet développés en parallèle par les régies publicitaires et ils devraient donner lieu à des annonces très prochainement. D'un côté TF1, Lagardère, Figaro Médias et Amaury qui travaillent à la mise en place d'une plate-forme d'«ad exchange», un système qui permet de vendre aux enchères les inventaires publicitaires non premiums des sites de médias. De l'autre, M6, Le Monde, Libération, Les Echos, L'Express, Le Nouvel Observateur et Le Point qui développent un projet comparable sous le nom de "collective médias".
Cette dernière a d'ailleurs déjà choisi son prestataire technologique, Rubicon Project, avec pour mission de mettre sur pied une structure centralisée de façon à gérer les inventaires publicitaires invendus de ses éditeurs, et donc d'améliorer la commercialisation au meilleur prix de leurs sites. Elle promet de «combiner puissance, finesse de ciblage, coûts maîtrisés et environnement de qualité, et annoncera très prochainement son élargissement à d'autres groupes médias de référence».
TF1, Lagardère, Figaro Médias et Amaury sont-ils concernés ? Non, répond un des participants, ce projet "n'intègrera pas les inventaires du Monde ou de sites issus du GIE E-Presse Premium". Selon certains sources, TF1 se serait opposé à la présence de M6. Pour d'autres, un rapprochement serait en cours... Aux Etats-Unis, ce type de plateforme représenterait près de 15% des revenus des sites médias contre 2% en France.
