A moins de 150 jours du coup d'envoi de l'Euro 2012, le 8 juin, la France reste le seul pays majeur où aucun accord de diffusion n'a encore été trouvé. Une première pour un événement sportif de cette importance. L'UEFA, l'union européenne de football, juge insuffisantes les offres proposées par les diffuseurs. L'instance sportive présidée par Michel Platini a renvoyé dos à dos TF1 et M6 qui proposaient, comme lors de l'édition précédente, en 2008, une offre couplée, mais d'un montant moitié moins élevé: 25 millions d'euros chacune. Du coup, France Télévisions et même Al Jazira, qui n'existe pas encore, sont entrés dans la course.
La négociation n'est pas aisée. Contrairement aux autres pays, l'Euro 2016, qui sera organisé en France, est inclus dans le «deal». Et l'UEFA réclame 19 matchs sur des chaînes en clair pour 2012, et une trentaine pour 2016. Le temps presse. La mise en place à l'antenne d'un tel événement réclame une lourde organisation logistique. A titre d'exemple, TF1 a l'habitude de déplacer une équipe d'une centaine de personnes. Pas facile à loger dans deux pays, la Pologne et l'Ukraine, pas forcément reconnus pour leurs capacités hôtelières. La chaîne attend aussi le 31 janvier, date du choix du site du camp de base de l'équipe de France, pour s'organiser.
Les commerciaux des régies publicitaires des chaînes sont également anxieux. Le 16 mars s'ouvriront les plannings de réservation pour les mois de mai et juin. Les tarifs peuvent certes être ajustés après coup, mais il faudra aussi décider les annonceurs à investir dans des écrans coûtant près de 200 000 euros. D'autant que les deux premiers matchs des Bleus se disputeront à 18 heures en pleine semaine. Pas facile.