Nouvelle année et nouveaux objectifs pour LCI. La chaîne info du groupe TF1 débute 2012 avec un sacré défi: trouver sa place derrière BFM TV et I-Télé, ses concurrentes gratuites de la TNT. Lancée en 1994, LCI était pourtant pionnière dans son domaine. Mais le pari du payant ne l'a pas justement pas été (payant). En six ans, BFM TV et I-Télé, qui ont fait le choix du gratuit sur la TNT, ont mis LCI hors-jeu, cette dernière restant cantonnée à la TNT payante en exclusivité sur Canal Satellite. Economiquement, la chaîne d'info n'a jamais été rentable pour le groupe TF1. «Son avenir a été remis en cause», a même lâché Nonce Paolini, PDG de TF1, au cours d'une conférence de presse jeudi 5 janvier.
Finalement, en 2011, la renégociation des contrats de distribution avec Canalsat, qui arrête son exclusivité et réduit de moitié sa redevance de 15 millions d'euros, oblige LCI à envisager un nouveau modèle économique: abonnements et publicité dans une part plus importante. «Je faisais partie de l'équipe de lancement, et je ne me voyais pas licencier tous nos journalistes et chroniqueurs», a expliqué, non sans un certain humour, Nonce Paolini. «L'objectif, maintenant, est d'assurer la pérennité de LCI», a-t-il ajouté plus sérieusement.
Campagne signée Leo Burnett
Pour cela, la chaîne, désormais distribuée dans les autres offres ADSL et câble, doit se reconstruire une image, et se différencier de ses concurrentes. «Notre ADN éditorial c'est la politique, l'économie et l'international. Nous allons continuer dans ce sillon, et être plus forts en analyse et en décryptage», indique Eric Revel, directeur de LCI. Dotée d'un nouvel habillage («plus sobre») et d'une nouvelle signature («Mieux que savoir, comprendre»), la chaîne part à la reconquête des téléspectateurs grâce à une campagne presse et radio signée Léo Burnett.
LCI, dont le budget d'environ 40 millions d'euros reste stable, fait aussi appel à des personnalités politiques pour muscler son antenne. En vue de l'élection présidentielle, elle a recruté comme éditorialistes (non rémunérés) deux anciens Premiers ministres, Lionel Jospin et Jean-Pierre Raffarin, qui interviendront alternativement tous les jours en semaine à 19h10.
Reconquérir l'audience
Si Nonce Paolini assure que les recettes de redevance restent stables, grâce aux opérateurs ADSL, il devra néanmoins augmenter ses revenus publicitaires, estimées à 8 millions d'euros net par an. «Nous devrions progresser de 3 à 4 millions», lâche le président de TF1, qui avoue aussi prévoir encore «entre 3 et 5 millions d'euros de déficit».
L'enjeu sera la reconquête de l'audience, si chère aux annonceurs. Sur le premier semestre 2011, Médiamétrie mesurait pour la chaîne une part d'audience nationale de 0,5% sur l'univers des foyers abonnés à une offre payante. C'était deux fois moins que BFM TV et I-Télé, désormais dans le viseur de LCI.