télévision
France 4 inaugure une mini-série de docu-réalité consacrée aux entrepreneurs. Business Angels se veut un programme économique sérieux, mais dans une forme ludique, dont les codes sont empruntés à la télé réalité.

Des surfeurs, un chorégraphe, un coursier en roller, une pâtissière… ce n’est pas un inventaire à la Prévert mais quelques-uns des profils des candidats de la nouvelle émission de France 4, Business Angels. Diffusé en quatre parties, deux lundis de suite, les 16 et 23 janvier prochain à 20h35, ce programme de téléréalité met en exergue les créateurs d’entreprises. Mais ne vous attendez pas à retrouver Marie-Ange, créatrice mode rétro, barboter dans un jacuzzi avec Jimmy, passionné de botanique. Ici, on est sérieux, on parle modèle économique et plan de financement. Toutefois, sérieux ne signifie pas barbant.

«La production emprunte les codes du divertissement et de la télé-réalité, mais il n’y a ni mise en scène ni élimination par le public, explique Vincent Broussart, directeur de l’antenne et des programmes de France 4. Business Angels parle de sujets concernant les jeunes, avec des personnages de la vraie vie, mais si le fond a du sens, la forme est ludique. Nous sommes dans une écriture hybride.» Loin des Anges Gardiens de NRJ12 où c’est Jean-Claude Van Damme qui joue le rôle de parrain pour des apprentis assistants.

Les deux coachs du docu-réalité de France 4 sont auto-entrepreneurs dans l’âme. Sandra Le Grand et Aziz Senni, trentenaires et patrons, ont créé leurs sociétés. La première a monté le site Canalce.com, consacré aux comités d’entreprises. Le second a créé la société Alliance Transport et dirige un fonds d’investissement consacré au développement économique en banlieue. Durant soixante jours, chacun d’eux va aider et conseiller quatre porteurs de projets. Au total, huit aventures sont à suivre dans les quatre épisodes de 70 minutes présentés par Patrice Boisfer, animateur et détenteur d'un DEA d'économie à la Sorbonne. «Les projets, les problématiques et les niveaux d’avancement des projets sont très différents», détaille Lionel Stan, l’un des fondateurs et associés de Little Big Prod, qui produit Business Angels.

La société de production s’est chargé du recrutement des candidats. Après des appels à témoins lancés sur l’antenne de France 4 et des messages diffusés dans des réseaux de créateurs d’entreprises, Little Big Prod a réceptionné près de 500 dossiers. Une cinquantaine a passé la première étape. «Nous avons écarté les projets flous ou difficiles à illustrer et filmer», confie Lionel Stan. Ensuite, les deux coachs ont épluché les dossiers pour ne garder au final que seize candidats. Dans chacun des quatre épisodes, quatre dossiers sont présentés, mais seuls deux sont gardés et suivis.

Business Angels a été tourné en cinq mois, depuis juillet 2011. Les derniers travaux de post-production ont été réalisés en décembre. «L’accueil chez les Business Angels que les candidats ont sollicités a été excellent, affirme Lionel Stan de Little Big Prod. Ils ont un souci de clarification de leur image et un besoin de communiquer pour montrer que l’argent n’est pas seulement chez le banquier.» Et c’est justement autour du travail de persuasion des candidats auprès de leurs financeurs que tourne le concept. Ont été en revanche évités, les aspects administratifs, obligatoires, mais pas forcément glamour, dans un docu-réalité.

Pour France 4, le nouveau programme s’inscrit dans une politique éditoriale précise. «Business Angels est dans la veine de toutes les séries du réel que nous diffusons depuis la rentrée dans la case du lundi soir, comme Médecin de demain ou A l’école du rugby, précise Vincent Broussard. Toutefois, nous sommes plus dans le divertissement.» Vingt et un ans après la création de Capital sur M6, c'est un bon moyen de vulgariser les notions économiques auprès des jeunes publics.

 

 

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