Nicolas de Tavernost, le patron de M6, l'a affirmé au Club audiovisuel de Paris, le 12 décembre 2011: «Nous voulons devenir la deuxième chaîne française.» L'écart avec France 2 est pourtant encore béant puisque la chaîne publique était à 15% d'audience en novembre contre 11,4% pour la Six.
Pourtant, l'homme a quelques raisons d'espérer car il dirige l'une des rares chaînes historiques qui voient leur part d'audience progresser en 2011, en l'occurrence à 10,8% (contre 10,4% en 2010) et à 17,2% sur les ménagères de moins de 50 ans (contre 16,5% un an plus tôt).
Le motif d'une telle forme? Ce que Ronan de Fressenel, directeur général adjoint de M6 Publicité, appelle «un enchaînement vertueux» entre 17h40 et 20h30. Outre Le Dîner presque parfait et 100% Mag, qui se sont maintenus, 2011 a été l'année du 19:45, qui a gagné 600 000 téléspectateurs (3,8 millions). Quant à Scènes de ménages, il a confirmé son succès en collectant 1,1 million de téléspectateurs supplémentaires, à 4,7 millions depuis la rentrée.
En première partie de soirée, «nos marques ont continué de progresser», poursuit Ronan de Fressenel. À savoir L'Amour est dans le pré (+1,2 million téléspectateurs), La France a un incroyable talent (+600 000), Top Chef ou Desperate Housewives.
En janvier, la chaîne table sur son nouveau magazine de 22h30, On ne choisit pas ses voisins, avec Stéphane Plaza et Katherine Le Marchand (20,6% d'audience). Pour remplacer Marc-Olivier Fogiel, qui n'a pu dépasser 5,9% d'audience en moyenne le dimanche, ce sera dans un premier temps Recherche appartement.
L'audience de la mi-journée à la traîne
Mais les grandes nouveautés sont à venir avec le prime time Chef en Bretagne, avec Cyril Lignac, dès la mi-janvier, suivi de la troisième saison de Top Chef, Pékin Express, La Belle et ses princes presque charmants et Patron incognito qui sera programmé en prime time.
Nicolas de Tavernost le reconnaît, il reste le problème de la tranche de la mi-journée: «Nous ne sommes pas satisfaits de l'audience entre midi et deux.» La dépense de 15 à 20 millions d'euros prévue sur un nouveau magazine quotidien d'infotainment avec Faustine Bollaert a été gelée. «On essaie de faire des projets. Est-ce une fiction ou un magazine? C'est en tout cas une réserve d'audience», dit le président.
En 2011, la durée d'écoute de la télévision n'a cessé de progresser (3h45 contre 3h29 un an plus tôt). Un effet fructueux de la télévission de rattrapage? «Le “replay” représente 2% de l'audience et il montera à mon avis à 10%, observe Nicolas de Tavernost. Les programmes qui font le plus d'audience en première diffusion sont aussi ceux qui marchent le mieux en replay.»
