numérique
CCM Benchmark vient de lancer une plate-forme communautaire tandis que réseaux sociaux et «pure players» intègrent de plus en plus des contenus pour fidéliser leur audience.

CCM Benchmark doit lancer fin janvier auprès du grand public Expeert, une plate-forme permettant à ses utilisateurs de gérer leur communauté autour d'une thématique. L'arrivée dans le communautaire du septième groupe Internet de France, avec 18,4 millions de visiteurs uniques, n'est pas vraiment une nouveauté. Le groupe, éditeur du Journal du Net et d'Internaute magazine, est déjà le propriétaire de Copains d'avant et revendique, via Comment ça marche, la paternité des premiers forums, fondés sur des reponses pertinentes non chronologiques. 

 

Mais avec Expeert, CCM Benchmark franchit une étape. «Nous offrons toute la palette d'outils d'une plate-forme de communautés, depuis le "bookmark" jusqu'aux blogs en passant par l'échange de liens, de photos et de vidéos», souligne Benoît Sillard, son PDG. Avec cette particularité: Expeert ne propose pas tant un accès à un individu que de relier ses membres à une thématique.

 

D'où l'importance du pseudonyme qui est ici revendiqué alors que les Facebook, Google+ ou Linkedin privilégient les identités réelles. «C'est un des freins majeurs des réseaux sociaux d'entreprise, poursuit Benoît Sillard. Le pseudo est un élément clé d'une communauté car on peut échanger librement des savoir-faire avec des experts.»

 

La plate-forme, établie fiscalement à Tunis (Tunisie), prévoit de lancer des versions en anglais et en espagnol au premier semestre. Sur le plan publicitaire, un modèle de partage de revenus est prévu. «Au-delà de cent membres actifs, c'est-à-dire intervenant une fois par mois, il est de 50%», indique le patron. Libre ensuite aux experts de développer leurs propres produits (newsletter, blogs, etc.) à l'intérieur de leur communauté. 

 

Si la migration des éditeurs de contenus vers l'animation de communautés est réelle (en attestent Le Nouvel Obs avec Le Plus et Rue 89, racheté fin décembre 2011, Le Monde avec le Huffington Post en janvier), l'arrivée de réseaux sociaux et de sites de services dans l'univers des contenus ne l'est pas moins.

 

Le nouveau Facebook Timeline permet d'indiquer dans le temps ce qu'on a lu, écouté ou regardé. Linkedin s'est lancé dans la «curation» d'actualité, via Linkedin Today, qui permet de constituer une une personnalisée regroupant les articles les plus lus par ses contacts et par ses pairs. «Le site apporte davantage de trafic à Wired que Twitter aux États-Unis», a déclaré Laurence Bret-Stern, directrice marketing EMEA de Linkedin, lors de la conférence médias des Échos, le 13 décembre 2011.

 

Le groupe Pages jaunes veut, de son côté, produire des contenus originaux afin de générer de l'audience depuis leur référencement sur Google. «Nous ne nous définissons plus comme un annuaire, mais comme une agrégation de médias locaux», a expliqué Julien Billot, directeur général adjoint du groupe, lors de la même conférence.

 

«Nous remontons dans la chaîne de valeur des contenus», a-t-il ajouté, citant deux partenariats, l'un avec Relax News pour les infos sur la vie culturelle, l'autre avec Find Media pour son site Comprendrechoisir.com, qui permet d'intégrer à la base de données de Pages jaunes des contenus pratiques (chaudières, escaliers, etc.).

 

Enfin, Frédéric Krebs, directeur général du site Allo Ciné aux 10 millions d'utilisateurs mensuels, emploie trente journalistes et ne le regrette pas: «Nous nous sommes vite rendu compte qu'il était crucial de produire notre propre contenu, sans quoi nous passerions pour une base de données monolithique. Nous sommes passés d'un site 100% serviciel à un média», lance-t-il. Le site a d'ailleurs lancé sa chaîne Allociné TV, diffusée sur ADSL, câble et satellite, et disponible sur Allocine.fr depuis la fin 2011.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.