Le 15 décembre, un deuxième appel d'offres permettra aux opérateurs télécoms d'acheter aux enchères les fréquences libérées par l'extinction de la télé analogique. L'Etat attend 1,8 milliard d'euros de ces enchères sur le «dividende numérique» qui serviront à la développer la téléphonie mobile de quatrième génération (4G) alors que le premier appel d'offres, qui a rapporté 936 millions d'euros, a été utilisé à 80% pour permettre l'exploitation de la télé numérique et à 20% pour les télécoms, selon le cabinet d'Eric Besson, ministre de l'industrie. Au final, c'est donc 2,7 milliards d'euros qui devraient échoir dans les caisses du Trésor public. Pas une mauvaise affaire, surtout si l'on considère que le passage à la télé numérique aura coûté au total 150 millions d'euros, au lieu 326 millions prévus au budget, ainsi que l'a dit aux Echos Olivier Gérolami, de France télé numérique.
Deux dividendes
Désormais, le gouvernement semble faire le calcul que le deuxième dividende numérique peut être une bonne affaire non seulement pour ses finances mais aussi dans la perspective des élections de 2012. En effet, plus il sera libéré de capacité pour la 4G, moins il y en aura pour la télé. Or, c'est paradoxalement ce que souhaitent les acteurs historiques TF1, I-Télé et Canal+, qui attendent tous un gel du paysage hertzien et de voir leur chaîne bonus réapparaître comme par enchantement dans le nouvel appel pour six nouvelles fréquences HD. Un signe qui ne trompe pas : France 5, dont le contrat d'objectifs et de moyens de France Télévisions prévoit une version HD avant 2013-2014 ne bénéficiera pas d'une préemption de l'Etat.