L'accord que devait conclure cette semaine Groupe Hersant Media (GHM) avec ses 17 banques créancières est révélateur. Moins par l'important abandon de créances (50 millions d'euros) qu'ont déjà connu des groupes de presse attelés à des imprimeries que par un contexte financier qui met aux prises le propriétaire d'une société de journaux gratuits en liquidation judiciaire (Comareg) et un pool de banques elles-mêmes fragilisées, à l'instar de l'allemande West LB, confrontée à des problèmes de solvabilité.
D'autant que les nouvelles normes comptables Bâle 3 stipulent que les acteurs bancaires sont tenus de limiter leurs participations pour renforcer leurs ratios de fonds propres. En clair, dans le passé, la dette de 210 millions d'euros de GHM eut été rééchelonnée via la transformation de créances en capital.
Désormais, il s'agit pour les banques de «sauver l'essentiel de leurs intérêts en renonçant à une partie de leurs créances afin de permettre la pérennité de l'entreprise», comme dit Jean-Clément Texier, président de la Compagnie financière de communication. Une partie de la dette est transformée en obligations remboursables en actions (ORA), à l'échéance de 2019. En cas de défaillance, les banques pourraient alors se retrouver avec le quart du troisième groupe de presse régionale.
Mais, pour l'heure, le capital reste aux mains des éditeurs, GHM et Rossel se partageant à parité la société commune où seront contrôlés La Voix du Nord, Nice Matin ou La Provence. Philippe Hersant, qui rachètera la part de GHM dans les journaux suisses (Le Nouvelliste, L'Impartial...) devient le troisième actionnaire de ce groupe. Pour désendetter GHM, seront cédés les quotidiens de Nouvelle Calédonie et de Polynésie.