Après avoir envisagé une cession de son titre, le groupe Amaury va lui donner les moyens de son développement. C'est ce qu'a annoncé le 8 juillet Jean Hornain, le directeur général du Parisien-Aujourd'hui en France, tout en présentant un plan de réduction des effectifs de 40 à 50 postes, visant à dégager 6 millions d'euros d'économies sur la masse salariale.
Au total, ce ne sont pas moins de 30 millions d'euros qui seront investis, pour un tiers dans un renforcement de l'offre existante (maquette tout en couleurs, renforcement des éditions départementales, magazine du week-end, tablettes numériques, etc.) et pour les deux tiers à travers des acquisitions visant à constituer une palette de services numériques: le groupe est déjà en train d'étudier le rachat d'un site d'e-commerce et il cherche à être présent sur les achats groupés (du type Groupon) ou sur les services entre particuliers (du type Bon Coin).
Recentrage «digital» de la rédaction
«Il s'agit d'un vrai projet de développement, confie Jean Hornain. La presse étant un marché mature, on pourrait aller de restructuration en restructuration en réalisant 2 à 3 millions d'euros d'économies chaque année. Nous avons opté pour un modèle de croissance pérenne de l'activité et du revenu en passant, d'ici à 2014, de 200 à 300 millions d'euros de chiffre d'affaires et de 2% à 7% de marge opérationnelle.»
Conduite avec l'aide du cabinet Bain, cette réorientation se traduira dès la fin du premier semestre 2012 par une offre du week-end à travers un magazine centré sur le «life style» (sphère privée) et le «picture». L'idée est de créer un hebdomadaire générant 35 millions d'euros de chiffre d'affaires et de constituer un package du week-end, auquel pourrait s'intégrer à terme le supplément La Parisienne. Un desk multimédia, des gestionnaires de communautés et un pôle enquête préparent un recentrage de la rédaction vers ses fonctions «digitales» et journalistiques.