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L’hebdomadaire lancera début mai, en même temps qu’une refonte Internet et papier, Le Plus, son réseau communautaire qualitatif.

Au Nouvel Obs, l'heure est au déménagement interne. Voilà trois semaines que la quinzaine de journalistes de la rédaction Internet ont quitté le rez-de chaussée de l'immeuble de la place de la Bourse, à Paris, pour investir le troisième étage et un projet Web «ambitieux». Il s'agit d'être plus proches des 120 journalistes de la rédaction de l'hebdo. «Nous allons lancer un journal quotidien en ligne complet pour être au plus près de l'actualité», justifie Claude Perdriel, le propriétaire du groupe. Le PDG confirme également le lancement, début mai, de la rubrique «Le Plus» dans le quotidien en ligne, une nouvelle communauté «ouverte aux talents et aux contributeurs extérieurs du Nouvel Observateur, partout dans le monde».

À l'origine du projet, Benoît Raphaël, cofondateur et ex-rédacteur en chef du Post (groupe Le Monde), qui a eu «carte blanche» depuis l'automne pour plancher sur ce réseau communautaire ultraconfidentiel. Encore en phase de test, il sera animé par une ancienne du Post.fr et par trois autres journalistes (une à deux recrues sont attendues pour compléter le service). Le concept, lui, repose sur une valeur sûre de la presse écrite: «Le Plus sera un courrier des lecteurs multiplié par cent!», anticipe Claude Perdriel. Pas une révolution technologique, mais «un pari et une obligation», observe celui qui tient les rênes du titre depuis 1964. Le tout placé sous la houlette d'Aurélien Viers, l'ex-rédacteur en chef du site Citizen Side, la communauté des reporters photo et vidéo amateurs, qui a pris ses nouveaux quartiers en début de semaine.

«Communauté intelligente»

À l'équilibre en 2010, notamment grâce à une diffusion stable (502 441 exemplaires, diffusion France payée OJD) et un marché publicitaire plus clément (+6% sur les recettes publicitaires globales et +35% sur Internet en 2010 par rapport à 2009), le moment est, de fait, plus propice pour investir. «Je ne crois pas à la crise de la presse écrite. Elle touche essentiellement les quotidiens, pas les hebdomadaires», relève l'industriel, qui a confié à Laurent Joffrin la direction de la rédaction.

Fort de son audience Internet (8,6 millions de visiteurs uniques en février, selon l'OJD), le site et son extension communautaire misent sur «une offre plus qualitative pour les marques – et différente du Post qui s'est construit indépendamment du Monde», relève Benoît Raphaël. L'objectif est d'atteindre la rentabilité, comme les sites de référence Politico et Huffington Post, qui ont trouvé leur modèle grâce à des audiences et à des contenus qualifiés. Avec une audience globale de 2,3 millions de lecteurs (AEPM, septembre 2010), le magazine dispose d'un fort attachement à sa marque. Le Plus sera le lien sur lequel «une communauté intelligente» va s'identifier, indique Benoît Raphaël.

À terme, et pour concrétiser le projet de fusion des rédactions, les journalistes alimenteront la plate-forme participative: «Avec 40% du temps dévolu à Internet et 60% au papier», souhaite Claude Perdriel. Pour autant, l'investissement sur l'hebdo reste le moteur. Le magazine vient de faire l'acquisition d'une nouvelle rotative pour 7 millions d'euros, ce qui permet à la rédaction de boucler le mardi soir, et non plus sur trois jours. Prévue début mai, la refonte du magazine prévoit une augmentation de la pagination et l'arrivée de 10 journalistes pour «plus de confidentiels», indique la direction. «Le papier permet d'approfondir l'information, c'est une nécessité et une utilité», affirme le patron de presse. Plus que jamais, Le Nouvel Obs entend aller vers «du journalisme d'explication». Et Le Plus si affinité.

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