Le site Mediapart a inauguré sa plateforme «FrenchLeaks», inspirée du site Wikileaks à l'origine de révélations politico-diplomatiques, lors de sa présentation à la presse jeudi 10 mars.
Après les affaires Bettencourt, Karachi, EADS, rappelle François Bonnet, directeur de la rédaction de Mediapart, FrenchLeaks mise sur la démarche participative et citoyenne des internautes qui pourront transmettre des documents confidentiels, tout en préservant leur anonymat. Edwy Plenel, fondateur de Mediapart, a lui souligné la mission «d'intérêt public» du nouveau site.
A l'inverse de Mediapart dont l'abonnement s'élève à 9 euros par mois, FrenchLeaks est en accès libre et n'accueille aucune publicités pour «combattre le système de la gratuité marchande», selon le fondateur.
Grâce «à un taux de transformation de 90% de l'offre promotionnelle de 1 euro [pour passer à 9 euros automatiquement en cas de non-résiliation formulée]», Mediapart estime avoir «gagné son pari» du financement sans la publicité. Preuve à l'appui, Mediapart a annoncé un chiffre d'affaires de 3 millions d'euros en 2010, dont 2 millions d'euros générés par les abonnements.
En outre, son positionnement se démarque d'autres «pure players», comme Atlantico ou Slate.fr qui misent eux sur les recettes publicitaires. «Atlantico fait dans le commentaire d actualités, alors qu'à Mediapart, nous produisons de l'info. Le positionnement n'est pas le même», explique François Bonnet.
Si FrenchLeaks mise sur le décorticage de documents exclusifs, l'avocat de Mediapart rassure et affirme qu'«il n'y aura aucune atteinte à la vie privée». A l'heure des révolutions arabes et du catalyseur de libertés qu'est Internet, Mediapart veut étendre sa communauté via Frenchleaks.
La marque, qui revendique aujourd'hui 48 000 abonnés, s'est en effet fixé d'en conquérir 10 000 de plus en 2011. Depuis sa création, le site a bénéficié d'une levée de fonds de 5,7 millions d'euros.