Mouammar Kadhafi en chapka, interviewé sous sa tente un samedi après-midi. La rencontre exclusive du Journal du dimanche n'a pas autant fait parler d'elle que le sondage Harris Interactive du Parisien dimanche donnant Marine Le Pen en tête du premier tour des élections de 2012. Mais l'essentiel est acquis: pour les nostalgiques qui regrettent son look – berlinois – de grand journal du septième jour, la banalisation du format (celui du Times, d'El País ou de Sud Ouest) ne va pas de pair avec une réduction de l'offre éditoriale. Au contraire, en adoptant sa maquette de «grand tabloïd» signée Mark Porter, le JDD a pris soin d'étoffer sa pagination tout en couleurs de cinq pages supplémentaires.
Accord avec Le Parisien
Dimanche dernier, avec un grand reportage de Bernard-Henri Lévy «dans la Libye libérée» (soutenant la campagne «C'est d'abord dans le JDD» de l'agence V), le journal pouvait ainsi consacrer six pages au pays de Kadhafi. Selon Bruno Lesouëf, directeur général des publications France de Lagardère Active, une équation industrielle propre au dimanche a aussi dû être résolue: «Nous sommes en vente une demi-journée sur la moitié du réseau, et même plutôt 40%», note-t-il.
Dès lors, après l'arrêt de l'édition du samedi, comment retrouver une diffusion au moins égale (257 280 exemplaires payés en 2010, soit –2,8% sur un an)? Le JDD s'est efforcé de régler cette épineuse question sur la région parisienne via un accord visant à intégrer 500 points de vente supplétifs du Parisien.
Tirant plus de la moitié de ses ressources de la publicité, le titre espère retrouver l'équilibre financier «entre 2011 et 2012». Il abandonne l'imprimerie du Monde pour Riccobono à Paris et Nancy et rejoint celles du groupe Amaury en province. Quant à l'interview de Kadhafi, elle dope l'image du titre. Kadhafi lui-même, qui a parlé à ABC, NBC et Time, ne connaissait pas le journal dominical, selon Laurent Valdiguié, auteur de l'article…
