Après deux années difficiles, les beaux jours reviendraient-ils dans la presse magazine? Ernesto Mauri, président de Mondadori France, qui lui-même prophétisait une «annus horribilis» en 2008, semble voir 2011 avec davantage de félicité: touché par la grâce du succès de l'hebdomadaire féminin haut de gamme Grazia (DFP: 173 032 exemplaires), le patron de Mondadori a annoncé dans une interview au Figaro le lancement prochain de deux nouveaux titres, l'«un grand public, l'autre haut de gamme», avec une publication possible dès cette année.
Inspiration allemande
Du côté de Prisma Presse, on n'arrête plus les lancements. La semaine du 28 février, le deuxième éditeur français, qui édite un quart des magazines hexagonaux, inaugurait pas moins de trois nouveaux titres, déclinés de marques déjà existantes: le semestriel Géo savoir, consacré à la connaissance, se retrouve dans les kiosques avec ses petits frères Géo histoire et Géo voyage, nés fin 2010, le bimestriel Gala gourmand, extension gastronomique de l'hebdomadaire people haut de gamme, tandis que Ça m'intéresse vivre mieux, également bimestriel, joue la carte du développement durable avec un contenu sur l'environnement. Une démarche inspirée d'outre-Rhin, où l'on peut trouver pas moins de 14 déclinaisons de Géo.
Et c'est un autre titre allemand qui devrait prochainement avoir les honneurs du marché français: le mensuel générationnel et branché Néon, qui s'adresse aux 25-45 ans et dont Rolf Heinz, président du groupe, se dit particulièrement friand. Auréolé d'un franc succès, le magazine devrait être adapté prochainement en France.
Le dirigeant a indiqué le 2 mars que les équipes de Prisma planchaient sur un autre projet, dont le concept est, cette fois, totalement inédit. Une stratégie plus risquée. Tous les éditeurs le savent: il est plus facile d'imposer un titre déjà existant à l'étranger, ou une déclinaison d'une marque connue, aussi bien vis-à-vis du marché publicitaire que des lecteurs.