La télévision reste plus que jamais le premier loisir des Français. En 2010, en moyenne, chaque téléspectateur a suivi ses émissions préférées durant 3 heures et 32 minutes quotidiennement, soit sept minutes de mieux que l'année précédente et cinq de plus que le précédent record, enregistré en 1985.
Si les chaînes affirment que cette performance est due à des programmes attractifs, ce n'est, bien sûr, pas la seule raison. Médiamétrie, qui mesure l'audience du média, explique le phénomène par une actualité sportive et sociale importante en 2010, et une météo froide et pluvieuse qui a cloitré les Français dans leurs foyers. En décembre, alors que les routes étaient impraticables pour cause d'enneigement, la durée d'écoute moyenne est montée à 4h01.
S'y ajoutent le développement de la TNT et de son offre de nouvelles chaînes gratuites, et l'écoute en différé de programmes enregistrés sur un magnétoscope numérique ou un décodeur intégrant un disque dur. En janvier 2010, cette pratique, nouvellement mesurée, s'est élevée à 3 minutes 36 secondes quotidiennes.
Toutefois, et même si le temps de sommeil a diminué de une à deux heures par jour depuis un siècle, la hausse du temps d'écoute de la télé se fait forcément au détriment d'un autre média. Dans son étude Media In Life, publiée le 1er mars, Médiamétrie indique que la consommation de la télévision varie peu. En 2010, les Français sont en «contact» (usage d'un média durant un quart d'heure) avec la télévision en moyenne 16,2 fois par jour. En 2009, ce chiffre s'élevait à 16. Selon l'institut d'études, le téléspectateur n'a pas augmenté le nombre de ses sessions d'écoutes, mais il consomme plus longtemps.
Une qualité d'écoute moindre
Parallèlement, le nombre de contacts multimédias, tous supports confondus, est passé de 28,6, en 2008, à 39,6 l'année suivante et 41 en 2010, poussé, notamment, par les médias «numériques». Le nombre de contacts Internet, lui, évolue de 11,2 en 2009 à 11,9 l'an passé. Et dynamisme des smartphones oblige, celui de la téléphonie mobile a augmenté de 25%, passant de 5,7 à 7,1.
Du coup, c'est la multiactivité qui augmente. La télévision n'est plus une activité médias pratiquée en exclusivité de tout autre. Le matin, 10% des téléspectateurs écoutent aussi la radio et, le soir, 10% utilisent simultanément Internet. La conséquence est, de façon inéluctable, une perte de la qualité de l'écoute… et de l'attention. Une notion importante pour l'impact des publicités.
