Après la musique, avec l'entrée au capital de Deezer, et la vidéo, avec Dailymotion, c'est au tour du livre numérique. Stéphane Richard, qui vient d'être nommé PDG d'Orange, l'avait affirmé le 25 janvier: «Nous passons de l'édition en propre de contenus à un rôle d'agrégateur et de diffuseur.» Il parlait de Dailymotion, dont Orange a acquis 49% du capital, mais cela pourrait valoir pour le livre numérique, où il place ses pions.
En novembre dernier, Orange lançait son service Read & Go, qui donne accès à un catalogue de titres de presse et de livres au format numérique destinés à des terminaux sous Android (Google). Ce service permet d'accéder à un «kiosque virtuel», qui compte déjà cinq quotidiens nationaux et trois news magazines: Orange s'est en effet associé en novembre au GIE E-Presse Premium. Mais, grâce à un catalogue de 300 livres et d'autant de bandes dessinées, glanés chez des petits éditeurs partenaires, c'est aussi une offre littéraire qui est disponible.
Orange ne compte pas s'arrêter là: «Nous voulons lancer une offre européenne ouverte avec des grands acteurs du marché, des éditeurs comme Hachette ou Editis, mais aussi des syndicats d'éditeurs», annonce David Lacombled, nommé en décembre dernier directeur délégué à la stratégie des contenus, aux côtés de Christine Albanel, qui préside la toute nouvelle filiale contenus. Restait à trouver des terminaux accueillant Read & Go. L'offre est préinstallée sur les téléphones HTC, Samsung, ZTE et Motorola sous Android, ainsi que sur la tablette Samsung Galaxy Tab. Mieux, elle équipe la toute nouvelle tablette «low cost» d'Orange, tout juste lancée en Espagne, Slovaquie, Pologne et Roumanie. Une nouvelle tentative à suivre après le succès mitigé de sa tablette tactile Tabbee, lancée en août 2009.
Entre parlementaires et libraires
Orange s'est aussi offert une petite visibilité auprès des parlementaires peu avant l'adoption, mi-février, d'une proposition de loi instaurant la TVA à 5,5% pour le livre numérique à partir du 1er janvier 2012. Auditionné à l'Assemblée et au Sénat lors des débats, l'opérateur a fait entendre sa voix à propos du prix unique du livre numérique.
Il compte aussi prendre langue avec les libraires: «Il faudra imaginer les offres de demain. Par exemple, comment associer un livre papier à un accès gratuit à sa version numérique», estime David Lacombled. Orange esquisse aussi sa communauté de lecteurs en ligne. Fin janvier, il organisait la troisième édition du Prix Orange du livre, décerné par des internautes. Et vient même de lancer un réseau social, Lecteurs.com, en version bêta.
