Un clash. C'est à un désaccord soudain de Francis Morel avec Serge Dassault que Marc Feuillée doit sa nomination à la direction générale du Figaro. «Il y a eu un problème de lien de confiance entre les deux hommes», confie l'ancien président du directoire du groupe Express-Expansion. Plus qu'une divergence stratégique, ce sont donc des «raisons personnelles» qui auraient poussé son prédécesseur à jeter l'éponge, à 62 ans, comme pour montrer qu'il était libre de ses choix.
Dès le 24 janvier, le successeur s'est empressé de déclarer qu'il s'inscrivait dans la continuité lors d'un comité de groupe. Selon Patrick Bèle, délégué SNJ, ce dirigeant de presse de 48 ans, qui a passé l'essentiel de sa carrière à L'Express, a indiqué qu'il allait poursuivre la stratégie entreprise, en saluant le travail accompli et l'avance prise dans le rapprochement des rédactions. «Je me situe dans la continuité, confirme Marc Feuillée à Stratégies. Aussi bien sur la diversification, le bimédia et bien sûr une gestion appropriée. La mutation engagée doit être poursuivie et accélérée.»
Diversification réussie
Plusieurs hypothèses circulent pour expliquer ce départ. Si l'on peut difficilement retenir l'idée d'un désaccord sur un article consacré au Rafale (ce sujet brillant par son absence dans Le Figaro), l'idée d'une dispute sur la conduite à tenir pour diriger le quotidien est plus vraisemblable. Francis Morel, qui a réussi à générer plus de 30 millions d'euros de résultat opérationnel pour 550 millions d'euros de chiffre d'affaires, a réussi la diversification du groupe de presse, dont Internet représente 20% de l'activité. «Et qui a conservé ses annonces classées sur le numérique via Aden Classified», note Marc Feuillée.