Le 12 octobre, LCI , I-Télé et BFM TV se retrouveront côte à côte sur Canalsat. Le bouquet TV du groupe Canal+ adoptera une nouvelle numération et placera en concurrence directe les trois chaînes d'info: LCI sur le canal 50 (contre 51 précédemment), I-Télé sur le 51 (auparavant 50) et BFM TV sur le 52 (auparavant 54). Du coup, chacune doit cultiver son élément différenciant. «BFM TV reste la chaîne réactive et généraliste, estime Guillaume Dubois, directeur général délégué de BFM TV. La priorité est donnée au direct. C'est dans l'ADN de la chaîne.»
Pour sa part, I-Télé, qui se bat face à BFM TV sur la TNT gratuite, conforte sa position dans le sport grâce aux droits du groupe Canal+, auquel elle appartient. Les images exclusives du championnat de France de football ou de la Ligue des champions sont d'importantes valeurs ajoutées. «Nous avions perdu du terrain sur l'info, reconnaît Olivier Ravanello, rédacteur en chef d'I-Télé. Mais nous avons remonté la pente. C'était nécessaire, car une chaîne d'info doit être sur le coup. À partir de ce socle a été développé notre modèle éditorial, qui repose sur l'actu, le sport, et, depuis la rentrée, l'opinion.» I-Télé a recruté des personnalités dans ce sens, tels Robert Ménard ou Claude Askolovitch.
Effet groupe
Enfin, LCI se démarque de ses consœurs sur son mode de distribution: la chaîne d'information de TF1 a opté pour le modèle payant sur la TNT. Un choix que le groupe défend bec et ongles. Face à des concurrentes gratuites, LCI doit donc apporter autre chose. «Nous montons en gamme depuis un an et demi, indique Éric Revel, directeur de la chaîne. Le sport et les faits-divers sont laissés aux autres et nous avons opté pour trois territoires: la politique, l'économie et l'international. Notre cohérence à l'antenne et nos analyses font la différence sur les CSP+.»
Car ces chaînes sont avant tout les médias privilégiés des CSP+. «C'est effectivement pour les toucher que les annonceurs utilisent les chaînes d'info, confirme Philippe Deshons, directeur des médias chez H. D'un point de vue médiaplanning, il y a peu de différences. Ainsi, le trio peut être investi collectivement. Mais on peut aussi ne choisir que certains types de programmes.» Et puis, il y a l'effet groupe: ainsi, TF1 publicité promet des points de négociation supplémentaires sur TF1 si l'on met aussi un peu d'argent sur LCI.