«On n'a jamais rogné sur la qualité.» Xavier Romatet, président de Condé Nast France, s'en félicite: 2010 sera une année profitable pour le groupe de presse, avec un chiffre d'affaires qui bondit de 10%. L'éditeur entend mettre en avant ses fleurons. Glamour a ainsi sorti une nouvelle formule pour son numéro daté d'octobre afin de se relancer «comme un vrai mensuel», explique Xavier Romatet. «On est revenu vers l'analyse, en prenant nos distances par rapport au consumérisme, aux “it-trucs”», lâche-t-il.
Xavier Romatet ne s'en cache pas: pour les mensuels féminins, il s'agit de réagir à l'arrivée des nouveaux féminins, les Grazia et autres Be, qui ont bouleversé le marché. Glamour (DSH: 364 708 exemplaires) a ainsi perdu 1,8% en diffusion, un moindre mal, selon lui: «En Grande-Bretagne, en 2007, deux titres s'étaient lancés en dix-huit mois, Look et Grazia. Ils avaient fait perdre 12% de sa diffusion au Glamour anglais.» Pour lui, «les mensuels résistent plutôt bien aux hebdomadaires féminins, contrairement aux magazines people».
Des anniversaires bien célébrés
Chez Condé Nast, on s'apprête à célébrer un autre fleuron du groupe: Vogue, qui fête cette année son 90e anniversaire avec un numéro de 626 pages et un portfolio. Le titre lancera d'ailleurs le 27 septembre une application Ipad (magazine et films inédits) pour 2,99 euros. Alors qu'un autre anniversaire, celui des dix ans d'AD, est fêté via l'exposition de dix designers chez Artcurial, les équipes de Condé Nast planchent sur un nouveau lancement pour 2012.
«On a étudié quatre titres, puis trois, et nous nous penchons sur deux déclinaisons de titres», indique Xavier Romatet. Serait-ce Wired? Ou le tant attendu Vanity Fair français? «Pas inenvisageable», se contente de répondre l'éditeur. En toute hypothèse, ce ne sera pas le New Yorker,«le seul titre de Condé Nast totalement inexportable».
