télévision
Rémy Pflimlin, le nouveau président de France Télévisions, fait des programmes innovants et des «nouvelles écritures audiovisuelles» le point central de son mandat.

«De diffuseur de contenus, nous devenons éditeur.» Rémy Pflimlin, le nouveau patron de France Télévisions, a livré sa feuille de route, le 3 septembre, à l'occasion de la présentation des grilles de rentrée du groupe (lire l'encadré). En attendant de tracer les contours d'un «projet numérique global», confié à Bruno Patino, l'objectif est de «travailler en amont sur les contenus» afin d'intégrer le plus tôt possible une déclinaison multisupport. Objectif non avoué: rajeunir l'audience, aujourd'hui de 55 ans en moyenne, contre 45 ans pour les chaînes privées.

Pour Rémy Pflimlin, France Télévisions doit s'affirmer comme la télévision «dans laquelle tous doivent pouvoir se reconnaître». Confidence de François Guilbeau, directeur de France 3: «Il ne faut pas qu'on ait des chaînes générationnelles, avec France 4 pour les jeunes, France 2 pour les adultes et France 3 pour les plus âgés. L'objectif est de toucher tous les publics et même de regagner un peu d'audience.»

Comment conquérir de nouvelles tranches d'âge? Après le virage éditorial de son prédécesseur, le président de France Télévisions veut laisser son empreinte avec des programmes innovants. Le nouvel organigramme signe sa volonté de réaffirmer l'identité des chaînes, dont les patrons auront la maîtrise des commandes.

C'est à Emmanuelle Guilbart, nommée directrice générale déléguée aux programmes, qu'incombe la tâche de coordonner «l'innovation, la recherche de nouveaux talents, de nouveaux formats, de nouvelles écritures». Un travail «primordial» qui n'exclut pas que France Télévisions s'inspire de la télé-réalité, même si Rémy Pflimlin lui préfère le terme «télévision du réel». «A l'instar de Repas de famille, sur France 3, on peut donner la parole aux publics dans la réalité de leur vie, justifie François Guilbeau, à condition que cela ne procède pas d'une situation artificielle avec un processus d'élimination ou d'humiliation.»

Plus d'audace

Au chapitre de nouveautés, il faut donc s'attendre à des programmes plus en phase avec le réel, la diversité et les cultures urbaines. «On peut décrire la vie de nos concitoyens, de groupes humains avec une écriture particulière», estime Rémy Pflimlin. Un nouveau feuilleton quotidien «à l'image de Plus Belle la vie» est ainsi annoncé en journée sur France 2 pour 2012. Des formats d'écriture plus longs sont aussi envisagés.

Pour cette année, le coût des grilles augmente de 1%, à 2 milliards d'euros. S'il veut pouvoir innover, le nouveau patron devra toutefois prendre des risques. Et il sait qu'il s'autorisera d'autant plus d'audace qu'il sera affranchi totalement des annonceurs. D'où sa volonté d'arriver à une suppression en journée de ses recettes publicitaires. Si ce n'est fin 2011, un ou deux ans plus tard. D'ici là, il souhaite conserver France Télévisions Publicité dans son giron. Et qu'on lui garantisse des revenus «pérennes, dynamiques et prévisibles».

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.