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Sa société, Shine, produit Masterchef, l'émission de télé-réalité visible sur TF1. Histoire d'une femme élevée pour diriger les affaires de son père, mais qui préfère garder son autonomie.

Elisabeth Murdoch est brillamment sortie de l'ombre de son père, Rupert, le magnat australo-américain des médias en créant son propre empire: Shine. La société de production anglaise n'a certes pas l'envergure du groupe News Corp., mais, à dix ans d'existence, Shine est déjà le plus grand producteur indépendant européen.

La start-up d'Elisabeth, aidée par ses actionnaires 3I, Sony et B Sky B, affiche aujourd'hui un chiffre d'affaires de plus de 300 millions d'euros et est présente dans dix pays (Grande-Bretagne, USA, Australie, France, Allemagne, etc.). Grâce à une vigoureuse politique d'acquisitions, le producteur compte a son actif quelques jolis succès: Masterchef dans la télé-réalité, The Office pour ceux qui aiment rire de la vie de bureau, la série Merlin qui a enchanté la BBC…

Bref, Elisabeth, quarante et un ans, belle blonde à l'accent américain, a plutôt réussi son atterrissage anglais. Quand son père l'avait parachutée à Londres, en 1996, pour peaufiner son apprentissage chez B Sky B, le bouquet de télévisions numériques européen détenu à 39,1% par News Corp., la jeune femme avait été fraîchement accueillie par les cadres locaux. Mais ce numéro deux parmi les six enfants Murdoch a vite démontré son savoir-faire. Elle a rajeuni la programmation de B Sky B en important les Simpsons et la série X Files. Et, en 2000, lorsqu'elle a trouvé la tutelle du père décidément trop lourde, elle a créé Shine, en clair: «Brille»… Loin de «Daddy».

Depuis toute petite dans le monde des affaires

Résidente du quartier branché de Notting Hill, à Londres, elle a épousé un descendant de Sigmund Freud, Matthew Freud, propriétaire d'une grosse société de relations publiques. Le couple fait partie des mille plus riches familles anglaises, selon le classement du Sunday Times. Et si l'on en croit le magazine féminin Tatler, Elisabeth est «la plus puissante blonde» à l'horizon.

Comme ses jeunes frères James et Lachlan, elle a été plongée dans le monde des affaires de son père depuis qu'elle est toute petite. Sa mère, Anna, avait l'habitude de les réveiller à l'aube pour accueillir leur père. Lequel adorait parler “business” à table avec ses rejetons. Dès qu'ils ont pu, les enfants ont travaillé dans les journaux et les télévisions de la famille.

C'est ainsi qu'Elisabeth a été journaliste stagiaire au New York Post, programmatrice dans les stations de télé Fox à Los Angeles et Salt Lake City, et directrice des acquisitions d'une autre entité câblée de Fox en Californie, avant de faire le grand saut anglais.

La belle blonde travaille dur, est ambitieuse et n'a pas totalement abandonné la course a la succession de son père. Même si son frère James, trente-sept ans, le patron de News Corp. en Europe et en Asie, semble avoir pris une longueur d'avance. Elisabeth, elle, a gagné le respect du père et de ses pairs en créant sa propre société. Et quand Rupert Murdoch, impressionné, l'a invitée récemment à siéger au conseil d'administration de News Corp., elle a préféré se contenter d'un rôle d'observatrice. Indépendance oblige.

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