Le 1er septembre, une grève inédite devait être observée au sein du pôle FM de Lagardère avec pour mot d'ordre «Non aux fermetures de locales sur les réseaux RFM et Virgin Radio et non aux licenciements». Il s'agit, pour les représentants des 245 salariés, de s'opposer à la suppression attendue d'une trentaine de postes en cas de basculement en diffusion passive (D) de 18 stations locales (C), un changement de catégorie qui nécessite l'agrément du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA).
Le directeur des radios musicales du groupe, Jean-Christophe Lestra, invoque des «pertes récurrentes» qui se chiffreraient en «millions d'euros» et avoue qu'il «ne pense pas que le marché publicitaire va rebondir de façon suffisante». Des villes aussi importantes que Clermont-Ferrand, Tours ou Bourges sont ainsi susceptibles de perdre leurs décrochages locaux.
Pourtant, selon l'intersyndicale CFDT-CGT-FO-SNJ, qui en appelle à l'arbitrage du CSA, le manque de notoriété de la marque Virgin Radio, l'ex-Europe 2, qui a vu son audience passer de 5,2% à 4,7% en un an, explique la mauvaise santé de la station. Jean-Christophe Lestra, qui a confié à Hémisphère droit une campagne de visibilité («Virgin Radio, restons frais»), le reconnaît d'ailleurs: «La dernière saison n'a pas été une grande saison, ni pour RFM ni pour Virgin Radio.»
Du coup, cette dernière clarifie sa grille «pop-rock moins de 35 ans» avec de grands carrefours d'audience tandis que RFM veut défendre son rôle de «radio familiale positive» (avec notamment le duo Bruno Roblès-Justine Fraioli). Une chose est sûre, en tout cas: Lagardère ne peut pas arguer de la perte d'intérêt des marchés locaux puisque Rire et Chansons (NRJ) demande à basculer de D en C sur neuf villes de France.