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Le quotidien de Londres sera, en juin prochain, le premier du pays à devenir entièrement payant sur Internet. Un pari risqué pour son propriétaire, Rupert Murdoch.

Et si c'était trop tard? Sur l'éternel débat gratuit-payant, les éditeurs ont décidé de passer la marche arrière avec, en tête, ce vieux renard de Rupert Murdoch: en juin, le Times deviendra le premier quotidien britannique à passer au tout-payant sur Internet. De plus, la somme dont devra s'acquitter le lecteur est rondelette: 1 livre sterling (1,12 euro) par jour ou 2 livres par semaine pour parcourir les sites du quotidien et de sa version du septième jour, le Sunday Times. Devraient suivre deux tabloïds de Murdoch, The Sun et l'hebdomadaire News of the World.

Valeur de test

Après avoir cédé à l'incantation selon laquelle la gratuité était le modèle de l'information sur Internet et s'être précipités comme un seul homme sur la Toile, les éditeurs trouvent aujourd'hui le bilan saumâtre. Pour la plupart, la conquête de l'audience Web a fini par avoir des airs de victoire à la Pyrrhus: beaucoup d'argent dépensé, peu de recettes, une cannibalisation du papier, etc.

La course à la monétisation est donc désormais lancée. Certains essaient de faire payer sur Iphone ou Ipad ce qu'ils ont donné sur le Web. D'autres ont coupé la poire en deux avec des offres «freemium», mi-gratuites, mi-payantes: c'est le cas du Financial Times, du New York Times et, en France, du Monde, de Libération et du Figaro.

Tous les yeux sont désormais tournés vers l'expérience radicale du Times. Car les sites «à péage» ont connu des fortunes pour le moins diverses: si le modèle mixte du FT est considéré comme un succès, le quotidien américain Newsday, qui demandait aux internautes de payer 5 dollars (3,70 euros) par semaine, n'avait réuni, trois mois après... que 35 abonnés !

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