Télévision

Silvio Berlusconi a assuré mercredi 14 décembre que sa famille continuerait à augmenter sa participation dans le groupe italien Mediaset, dont Vivendi vient de prendre 20% lors d'une opération que l'ancien chef du gouvernement a qualifiée d'«hostile». «L'acquisition d'actions Mediaset de la part de Vivendi, sans accord préalable avec Fininvest, ne peut être considérée autrement que comme une opération hostile», a-t-il affirmé dans un communiqué. Silvio Berlusconi a souligné «la cohésion la plus forte de (sa) famille sur un point très précis: nous n'avons aucune intention de laisser quelqu'un redimensionner notre rôle d'entrepreneur. Pour cela nous avons augmenté notre participation et nous continuerons à le faire dans les limites consenties par la loi». «Vivendi a eu l'opportunité, avec l'accord stratégique signé en avril dernier, d'entamer avec Mediaset une collaboration qui s'annonçait profitable pour les deux groupes. Malheureusement, cet accord a été dénoncé par Vivendi dans les modalités et les conséquences également judiciaires qui sont connus», a-t-il ajouté, avant de conclure: «Il n'est pas certain que ce soit la meilleure carte de visite que Vivendi puisse montrer pour se présenter comme actionnaire industriel de la société».   

 

Vivendi détient 20% de Mediaset

 

Le groupe de médias français Vivendi a annoncé le 14 décembre dans un communiqué détenir désormais 20% du groupe de télévision italien Mediaset, dont la famille de Silvio Berlusconi est l'actionnaire principal. Vivendi a accéléré sa montée au capital du groupe italien, après annoncé le 12 décembre au soir avoir pris 3,01% de celui-ci, malgré l'hostilité exprimée par la famille de l'ancien chef du gouvernement italien. Celle-ci, bien décidée à rester actionnaire principal, a multiplié les achats de titres, parallèlement à Vivendi. Fininvest, sa holding, a souligné qu'à la date de mercredi, elle détiendrait 38,266% du capital social de Mediaset (contre un peu moins de 35% jusqu'à présent) et 39,775% du capital en termes de droits de vote. La holding a aussi répliqué à l'incursion de Vivendi en déposant mardi devant la justice italienne une plainte pour «manipulation du marché» contre le groupe de Vincent Bolloré. Fininvest a accusé Vivendi d'avoir «créé les conditions pour faire baisser artificiellement la valeur du titre Mediaset" afin de pouvoir "lancer à prix bas ce qui se présente comme une vraie escalade hostile».

 

Le gouvernement italien s'en mêle

 

De son côté, le ministre italien du Développement économique, Carlo Calenda, a qualifié d'«escalade hostile» mercredi la manière du groupe Vivendi de monter au capital du groupe de télévision Mediaset. «Etant donné l'absolu respect du gouvernement italien pour les règles du marché, il ne semble pas que ce qui pourrait apparaître comme une tentative, tout à fait inattendue, d'escalade hostile contre un des plus grands groupes de médias italiens, soit le mode le plus approprié de procéder, pour renforcer sa présence en Italie», a-t-il déclaré dans un communiqué. «Les investissements étrangers sont toujours bienvenus, quand ils apportent du capital de croissance et des compétences, et contribuent au développement du tissu industriel italien», a souligné le ministre. «Mais quand il s'agit d'une entreprise qui opère dans un secteur stratégique comme celui des médias, la manière dont on procède est importante. Il me semble que ce principe soit amplement reconnu en France et prétendument défendu», a-t-il dit. 

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