ÉTUDES

Oui à l’optimisme ! Malgré la multiplication des crises, la population française, en général, et les chefs d’entreprise, en particulier, déclarent respectivement à 74 % et 94 % voir «le bon côté des choses». Surprenant ?

Dans un monde marqué par les crises économiques et climatiques, les guerres et les conflits sociaux… reste-t-il une place pour l’optimisme ? Apparemment, oui. « Face aux réalités économiques et politiques, les Français et les chefs d’entreprise nous indiquent malgré tout qu’ils sont optimistes - mais aussi réalistes », explique dans un communiqué Patrice Morot, président de PwC France et Maghreb. Le cabinet est à l’origine d’une enquête menée par OpinionWay auprès d’un échantillon de 2500 Français et 50 chefs d’entreprise, sur leur disposition d’esprit en 2024.

94 % des dirigeants se déclarent optimistes

Le résultat est sans appel. 74 % des Français et 94 % des dirigeants se déclarent optimistes. Il y a, en matière d’optimisme affiché, assez peu de différence entre hommes et femmes, ainsi qu’entre générations ou entre régions. Mais, les « très optimistes » sont majoritairement jeunes : ils sont dix points supérieurs chez les 18 à 24 ans (14 %) par rapport aux plus de 65 ans (4 %). À noter, aussi, que le pessimisme est plus répandu dans les communes rurales (31 %) qu’en ville (22 % en agglomération parisienne).

Il conviendrait donc de ne pas confondre, selon l’étude, moral en berne et pessimisme : « Il est possible d’être optimiste tout en traversant des périodes compliquées. L’optimisme, contrairement au moral, est une perspective durable qui transcende les fluctuations émotionnelles de court terme. » Ce qui pousse les Français à être positifs ? Les progrès en matière de santé (51 %), la hausse de l’espérance de vie (33 %), l’accès à l’éducation (24 %) ou, encore, l’essor des technologies (22 %).

Être optimiste par nécessité

Si les Français, à la réputation de râleurs, sont optimistes, c’est avant tout pour eux-mêmes. Une quasi-unanimité (95 %) des interrogés déclare que rester optimiste est important avant tout pour des raisons personnelles : améliorer leur santé mentale (83 %) et rester motivé dans leurs projets (63 %). Les motivations plus collectives - relations sociales (40 %) et contribution à la société (28 %)… - passent nettement au second plan.

Pour 96 % des dirigeants, être optimiste est une nécessité, pour « avancer dans la vie professionnelle » et contribuer à la performance de l’entreprise. « L’optimisme apporte un meilleur résultat et plus de productivité », souligne un dirigeant du secteur du commerce dans l’étude. Pour eux, maintenir un bon état d’esprit collectif est la première raison (35 % des réponses) de faire preuve d’optimisme dans sa vie professionnelle.

L’optimisme, le fruit d’une volonté ?

45 % des Français et 61 % des chefs d’entreprise considèrent que l’optimisme est « le fruit de leur volonté ». Pour les dirigeants, l’optimisme est un prisme par lequel ils décident d’envisager le monde et leur activité. « Pour que les actions d’aujourd’hui aient des répercussions pour demain, pour l’avancée de l’entreprise, il faut avoir un état d’esprit positif », estime un des dirigeants interrogés. Beaucoup de dirigeants interrogés décrivent aussi l’optimisme comme un moyen de lutter contre les difficultés qu’ils rencontrent dans leur activité. Certains estiment que l’optimisme est une condition nécessaire pour saisir les opportunités qui se présentent à eux, que d’autres ne perçoivent pas, du fait d’une trop grande méfiance ou par défaitisme. Ils expliquent aussi qu’il faut être optimiste pour être en mesure d’inventer.

Au sein de la population française interrogée, le volontarisme porté par les chefs d’entreprise est davantage prôné par les plus hauts revenus. Chez les jeunes et les bas revenus, en majorité, cet optimisme est surtout un signe d’idéalisme.

​​​​​​Un l’optimisme… communicatif ?

Pour les chefs d’entreprise, l’optimisme est communicatif. En faire preuve soi-même encourage également les autres à l’être et permet in fine à tous de mieux vivre au travail. D’ailleurs, ils considèrent que la communication - notamment l’usage de la parole, l’explication, la compréhension mutuelle - est la clé pour le développement de l’optimisme dans l’entreprise.

Pour 80 % des Français, les acteurs qui incitent à l’optimisme, ce sont d’abord eux-mêmes. Les chercheurs viennent juste après (78 %), suivis des jeunes (59 %) et des enseignants (58 %). Globalement, la société civile est plutôt mise en avant (ONG 58 %, citoyens 56 %), les chefs d’entreprise (49 %) et les managers (47 %) obtenant des scores honorables. Mais pouvoirs et contre-pouvoirs sont renvoyés dans leur camp : syndicats (35 %), journalistes (29 %) et plus encore élus nationaux (28 %), gouvernement (26 %) et Présidence de la République (28 %) finissent en bas de classement.

IA, un motif d’espérance ?

Les progrès technologiques inspirent des réflexions positives pour 40 % des dirigeants et seuls 8 % les citent comme enjeux préoccupants. Directement concernés par le sujet des progrès technologiques et des évolutions dans les organisations du travail, les chefs d’entreprise estiment globalement que la maîtrise des technologies, notamment dans la robotique ou l’intelligence artificielle, est à la fois un objectif pour faire réussir son entreprise à l’avenir et un sujet d’espérance.

Et demain, les Français seront-ils toujours aussi optimistes ? À la question comment seront les cinq prochaines années, les Français répondent « plus difficiles » (53 %) avant « identiques » (30 %). Seuls les jeunes sont près d’un tiers à miser sur des années prochaines « plus faciles ». Les habitants de l’agglomération parisienne sont aussi plus optimistes que ceux des communes plus petites. Malgré cela, les Français sont 76 % à affirmer que l’on peut s’autoriser à être optimiste (dont 20 % tout à fait optimistes), notamment chez les très jeunes (33 %), évidemment moins chez les foyers à faibles revenus (23 %). 53 % des dirigeants estiment aussi que l’on peut encore s’autoriser à être optimiste. Un état d’esprit !

Méthodologie : L’enquête, à la fois quantitative et qualitative, est menée par OpinionWay pour PwC France et Maghreb. La première étude a été réalisée du 19 au 26 août 2024 auprès d’un échantillon de 2 562 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence. La deuxième étude a été réalisée auprès de 50 chefs d’entreprise du 19 août au 3 septembre 2024.

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