C’est à la Guerche-de-Bretagne, dans l’usine Doudou et Compagnie, qu’est fabriquée 60% de la production des mascottes officielles des Jeux olympiques et paralympiques 2024. Un processus de création qui nécessite rigueur et minutie.
Vous la voyez partout avec ses grands yeux, son sourire jusqu’aux oreilles et sa peau rouge écarlate : la mascotte officielle des Jeux olympiques et paralympiques a envahi les rayons des magasins à l’approche de cet événement sportif. Chaque jour, ce sont mille mascottes qui naissent dans l’usine Doudou et Compagnie située à la Guerche-de-Bretagne. En ce 18 avril, le soleil est au rendez-vous lorsque des journalistes français, espagnols, chinois, arrivent dans cet établissement flambant neuf où 35 personnes fabriquent les mascottes olympiques et paralympiques. Passée la porte, une centaine de Phryges sont posées de part et d’autre de la verrière qui sert d’entrée. C’est ici que 60% de la production française est faite. Les 40% restants sont produits dans l’usine chinoise de l’entreprise spécialisée dans les doudous.
L’histoire commence en 2019, lorsque Doudou et Compagnie remporte l’appel d’offres portant sur la fabrication des mascottes des Jeux 2024. Une opportunité pour Alain Joly, président du groupe, qui va au-delà des Jeux : celle de pérenniser et de donner une nouvelle impulsion à la production des jouets en peluche. Lors de la visite, il invite les journalistes à suivre les coulisses de fabrication des mascottes qui consiste en dix étapes, à commencer par le découpage. Le président du groupe Doudou et Compagnie montre l’exemple en décrivant minutieusement le processus de création. « Au tout départ, voilà à quoi ressemble la peluche : c’est d’abord 50 pièces détachées qui ont été faites dans des moules », dit-il en faisant une démonstration.
Les employés sont tous polyvalents et changent de poste toutes les deux heures afin d’éviter la lassitude. Pour Mélanie, couturière pour l’entreprise depuis deux ans, c’est en quelque sorte un nouveau départ: « Il a fallu un temps d’adaptation puisque la peluche est d'une autre matière que celles employées dans la maroquinerie, secteur d’où je viens. Nos journées ne se ressemblent pas puisqu’on tourne régulièrement. C’est en tout cas un réel honneur de fabriquer les mascottes des Jeux olympiques et paralympiques », confie-t-elle.
Pour donner vie à ces peluches, les matériaux les composant sont importés depuis la Chine et sont constitués de matière extra-douce et de fibre de rembourrage 100% recyclée. Comment différencier les Phryges Made in France de celles produites en Chine ? Celles produites dans l’Hexagone sont présentées sur socle, estampillées de l’emblème Paris2024 brodé et sont articulées, ce qui crée une différence de prix entre les modèles. À l’approche des Jeux, deux éditions limitées sont disponibles et numérotées jusqu’à 2024 exemplaires, comprenant un modèle composé d’un tissu en simili cuir métallisé et un autre fait à partir de maille scintillante. Après une heure de visite à observer chaque étape de création, alternant machine automatisée et couturière, c’est sur un départ ensoleillé que tout le monde plie bagage avec l’image de ces peluches gravée en tête pour le reste de la journée.