Le Festival de Cannes s'ouvre ce mardi 14 mai dans un climat de tension lié notamment aux récentes affaires de violences sexuelles dans le cinéma français.
Avec 35 000 participants attendus, le 77e Festival de Cannes s’ouvre ce 14 mai alors que le cinéma français est secoué par une nouvelle phase du #MeTooCinéma. Une phase marquée par les accusations portées ces derniers mois contre Gérard Depardieu et contre les réalisateurs Benoît Jacquot, Jacques Doillon ou encore Philippe Lioret mais surtout, ces derniers jours, par une rumeur persistante selon laquelle dix noms d’agresseurs sexuels seraient sur le point d’être rendus publics. Voilà, sans information vérifiée et recoupée à date, de quoi faire parler et débattre sur la Croisette, tandis que le Festival rappelle à ceux qu’il accueille sur place sa démarche en matière de prévention contre le harcèlement sexiste et sexuel (numéro dédiée, équipe formée à l’accompagnement des personnes victimes, cellule d’écoute et du soutien via un partenaire, Audiens). Le 13 mai en fin de journée, le magazine Elle publiait une enquête sur des témoignages visant le producteur Alain Sarde.
Ce n’est toutefois pas le seul problème auquel le milieu a à faire face. Le 12 mai, 7000 artistes, sous la houlette de l’Adami, l'organisme de gestion collective des droits de propriété intellectuelle des artistes-interprètes, ont signé une tribune pour réclamer une rémunération sur le streaming audiovisuel juste et proportionnelle au succès de l’œuvre. « Peu importe la durée de disponibilité de visionnage et le nombre de streams, les actrices et acteurs perçoivent un forfait, maigre et unique, déterminé dès le début. Et si par bonheur la planète entière est vissée devant votre série, aucun euro supplémentaire ne sera versé à celles et ceux qui incarnent ce succès à l’écran », regrettent les signataires, parmi lesquels Swann Arlaud, Charles Berling, Agnès Jaoui ou Karin Viard. Ce combat pour le droit d’auteur est une constante face aux grandes plateformes, qui touchent aussi les acteurs du milieu musical.
Autant de problématiques dont les partenaires médias officiels du Festival, France Télévisions et Brut, ont ou auront à se faire l’écho. Les deux avaient déjà dévoilé (ici et là) les dispositifs qui seront mis en œuvre pour couvrir l’événement, à la fois en linéaire et en digital. Des médias « non officiels » se mobilisent aussi, à l’instar des Inrockuptibles, qui publieront dix numéros sur l’actualité du cinéma international sur la durée du Festival.