La Poste a reclassé au sein du groupe les salariés de sa filiale de prospectus publicitaires Mediaposte, pénalisée par un marché en baisse, a indiqué l'entreprise publique qui veut malgré tout croire à la pérennité de cette activité.
En France, le marché du prospectus publicitaire a presque fondu de moitié en quatre ans, passant de 10,4 milliards d'imprimés publicitaires en 2019 à 5,7 milliards en 2023, précise Philippe Dorge, directeur général adjoint chargé de la branche Services-Courrier-Colis à La Poste, à l'AFP. « On est sur un marché certes baissier » mais dont l'activité est « pérenne », insiste le responsable de La Poste.
Pour faire face à cette tendance, La Poste a « transféré » le 2 février vers la maison mère l'activité et les effectifs de sa filiale Mediaposte uniquement dédiée à cette activité. Ainsi, environ 4 700 « médiapostiers » ont rejoint les rangs des 65 000 facteurs de La Poste et distribueront les prospectus publicitaires en même temps que le courrier, indique Philippe Dorge, confirmant une information du média La Lettre.
Ce transfert a été signé par une « majorité des organisations syndicales » et les reclassés bénéficient d'« un statut social plus favorable à La Poste ». Aujourd'hui, il reste près de 400 personnes à Mediaposte, essentiellement des commerciaux et autres cadres. Le chiffre d'affaires de Mediaposte s'est élevé à 281 millions d'euros en 2023. La filière « prospectus commercial » - de l'imprimerie à la distribution - est estimée à 50 000 emplois en France, chiffre Philippe Dorge. Et La Poste pèse environ 54 % du marché de la distribution d'imprimés publicitaires.
En France, une expérimentation, dite « Oui pub », prévue dans la loi Climat et Résilience de 2021, a lieu dans une quinzaine de communes ou communautés de communes. Elle interdit la distribution d'imprimés publicitaires par défaut, sauf si les consommateurs ont collé sur leur boîte aux lettres la mention « Oui pub ». L'Ademe doit mener une étude comparée de l'impact environnemental des campagnes publicitaires imprimées et numériques, avec un résultat attendu en seconde partie d'année 2024.
À La Poste, « on croit à l'avenir de ce marché », notamment « pour des raisons de pouvoir d'achat », a assuré Philippe Dorge à l'AFP. Le distributeur privé de prospectus publicitaires Milee (ex-Adrexo), en difficulté depuis des années, avait lui annoncé en mars un plan de réorganisation de son activité qui pourrait conduire à la suppression de 3 500 emplois en France.