Le distributeur de prospectus publicitaires, en difficulté depuis des années, a annoncé un plan de réorganisation de son activité.
« Milee accélère la restructuration de son activité pour pallier les baisses drastiques du marché de l'imprimé publicitaire », a indiqué dans un communiqué le groupe Milee basé à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) et qui compte environ 10 600 salariés. « Environ 3 500 postes pourraient être concernés par le Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) », a ajouté la direction de Milee en précisant que des « opportunités de reclassement » pourront exister pour certains. Nombre de ces emplois de distribution d'imprimés publicitaires, à temps partiel, sont occupés par des personnes âgées cherchant un complément à leur retraite modeste, a précisé à l'AFP un représentant du syndicat CAT, majoritaire au sein de l'entreprise.
Dans le détail Milee va cesser à compter du 19 août de distribuer dans les boîtes aux lettres des publicités non adressées, un marché qui a perdu « plus de 50% de sa valeur » en six ans, selon le groupe. Il se concentrera désormais sur la distribution de courriers adressés (publicitaire et de gestion) et de titres de presse. Le plan de sauvegarde de l'emploi prévoit « la mise à la retraite d'environ 1700 salariés, essentiellement des distributeurs », selon Milee.
« Une partie de ces salariés ont plus de 70 ans, on ne sait pas trop dans quelles conditions les choses vont se passer car certains sont déjà à la retraite et ont ces contrats d'en moyenne 13 heures par semaine, pour compléter leur revenu », précise Philippe Viroulet, représentant du syndicat CAT, à l'AFP. D'autres personnes ont elles opté pour ces temps partiel afin de faire face à des contraintes familiales. Par ailleurs, 76 agences devraient fermer, ce qui conduirait à la suppression de 1600 postes, a indiqué Milee. « Ces agences sont surtout dans des zones rurales », ajoute le représentant du CAT.
Dernier volet où 400 postes devraient disparaître, selon le PSE présenté mardi, l'activité livraison de colis baptisé « Last smile partners » qui faisait de la sous-traitance pour Chronopost et autres sociétés. Grâce à ces mesures, « Milee prévoit d'enrayer ses pertes et un retour à l'équilibre de son activité », lui permettant de « sécuriser l'emploi de plus de 7000 collaborateurs », a affirmé le groupe. Mais les syndicats s'interrogent sur le financement du plan social présenté et disent craindre un redressement judiciaire. « Il y a des points d'interrogation alors que les salaires sont payés avec retard et que la trésorerie est basse », souligne le représentant du CAT.