Invitée de la première édition du Dircom Summit, la directrice de la communication d’Engie depuis 2021 revient sur sa mission, qui est de faire connaître le virage du groupe vers les énergies bas carbone.
Engie a axé sa stratégie sur le développement des énergies renouvelables. Où en êtes-vous de cette transformation ?
L’accélération de la transition énergétique est au cœur de notre raison d’être et de la stratégie portée par Catherine MacGregor. De spécialiste du gaz, nous sommes devenus un acteur majeur de l’électricité et des énergies renouvelables partout dans le monde, avec un objectif de réduction de 90 % de nos émissions de CO2 en 2045 par rapport à 2017. À l’horizon 2030, nous compterons 58 % d’énergies renouvelables dans notre mix énergétique, nous sommes à 41 % aujourd’hui.
Le système énergétique de demain aura besoin de l’alliance de l’électron et de la molécule, c’est-à-dire de l’électricité et du gaz renouvelable. Nous développons ainsi le biométhane issu des déchets agricoles et l’hydrogène. Nous accélérons le développement des énergies renouvelables et accompagnons leur montée en puissance en investissant dans les capacités de stockage par batteries. Enfin, nous sommes aux côtés de nos clients, entreprises et particuliers, dans leur décarbonation, par exemple en les reliant à la géothermie. Nous avons investi plus de 10 milliards d’euros en 2023, et 80 % de nos plus de 8 milliards d’euros d’investissements de croissance sont dédiés à la transition énergétique.
Comment exprimer cette transformation en communication ?
Notre responsabilité est de porter une vision positive de la transition énergétique et d’en faire un plaidoyer. Avec la guerre en Ukraine, les questions du prix de l’énergie, des approvisionnements, de la souveraineté sont devenues stratégiques. En parallèle, on a le sentiment d’une instrumentalisation des sujets énergétiques sur le plan politique, voire d’une désinformation.
Il y a un consensus sur la réalité du réchauffement climatique mais les efforts à fournir restent abstraits et on sent une lassitude des citoyens face à ce défi. Nous devons démontrer que la transition énergétique est en marche et qu’elle est source d’opportunités.
Quels leviers utilisez-vous ?
Nous avons construit une stratégie autour de trois axes. D’une part, la pédagogie. Nous ne voulons pas laisser les idées reçues s’installer sur les énergies renouvelables et nous investissons les réseaux sociaux pour séparer le vrai du faux. Par exemple, Catherine MacGregor a été interrogée par le youtubeur Gaspard G, nous avons noué des partenariats avec des plateformes comme Réel Média, travaillé avec des créateurs de contenus capables de rendre accessibles des notions complexes, et engagé le dialogue avec le grand public, en participant à des émissions comme Quotidien.
Ensuite, une communication de preuves, en invitant par exemple des journalistes à visiter nos sites éoliens ou offshore et à échanger avec les communautés locales.
Enfin, le discours de conviction. La transition écologique est souvent abordée sous un prisme idéologique, dogmatique et donc clivant. Dans ce contexte, Engie veut porter des convictions issues de notre expérience d’acteur de la transition énergétique. Être les plus transparents et objectifs possibles, en se confrontant à des études, à des points de vue d’experts comme François Gemenne. C’est la meilleure protection contre les accusations de greenwashing.